Carte scolaire à Paris pour l'entrée au lycée : suppression des 4 districts

Publié le 30 janvier 2008 par Jarousseau
Dans le cadre de la suppression de la carte scolaire, un nouveau système d'affectation des élèves à l'entrée au lycée va être mis en place cette année à Paris, diversement accueilli par les acteurs de l'Education nationale.
Suppression des quatre districts géographiques existant jusqu'ici, répartition réalisée à 80% par informatique sur la base de multiples critères, priorité donnée aux collégiens issus du public: tels sont les grands axes de ce nouveau dispositif annoncé mardi par le rectorat. Cette "importante modification", qui va concerner" 12.000 collégiens candidats à 70 lycées généraux ou technologiques, entre dans le cadre de la suppression de la carte scolaire entamée depuis l'été dernier par le ministre de l'Education nationale, xavier Darcos.
Jusqu'ici un collégien de l'académie de Paris pouvait formuler trois voeux dans son
district et un hors district. Désormais, il devra présenter quatre voeux minimum et dix maximum pour l'ensemble des établissements de la capitale. l sera toutefois possible de faire par exemple 3 voeux différents dans le même établissement en choisissant des langues ou options différentes. En outre, 80% des demandes seront traitées par un logiciel informatique qui prendra
en compte trois grandes catégories de critères, lesquelles seront affectées de coefficients ou pondérations plus importants que d'autres.
La catégorie pesant le plus lourd correspond aux "priorités ministérielles" retenues dans la mise en place, au niveau national, de la suppression de la carte scolaire : handicap, maladie grave, élèves boursiers, parcours particuliers. Viendront ensuite les "éléments géographiques ou familiaux" (proximité du domicile, temps de trajet, rapprochement de fratries), puis les "résultats de la scolarité en collège" (notes obtenues en 3e au contrôle continu en français, langue vivante l, histoire-géographie, mathématiques et sport). Toutefois les lycées Henri IV et Louis-le-Grand, à recrutement national sur dossiers, ne sont pas concernés par ce dispositif, ni les lycées "à public désigné" (Ecole Boulle, Duperré, Estienne pour les arts appliqués par exemple).
20% des places de chaque lycée seront attribuées par des commissions "humaines" (sic) :
elles seront réservées aux enfants arrivant à Paris pendant l'été ou aux collégiens issus du privé et désirant intégrer un lycée public.
Dans les faits, la carte scolaire n'existait plus depuis bien longtemps pour les lycées parisiens. Chaque année les proviseurs parisiens se réunissait dans un sous-sol du rectorat pour faire les choix d'affectation en seconde. Chacun venait y faire ses emplettes d'élèves, les plus riches se servant en premier, les établissements peu cotés se partageant les restes. Aussi, c'est plutôt une bonne nouvelle que le recrutement des élèves ne se fasse plus à la discrétion des proviseurs. En revanche, il y a de quoi être perplexe sur l'utilisation du logiciel informatique. Dans l'absolue, un logiciel peut très bien reproduire les inégalités scolaires qu'aujourd'hui. Au fond, tout est une question de volonté politique.http://vincent-jarousseau.blogspot.com/atom.xml