Le Parfum - Histoire d'un meurtrier (Das Parfum, die Geschichte eines Mörders)

De : Patrick Süskind.
Date de publication : 1985.
Nombre de pages : 279.
Quatrième de couverture : Le bâtard qui voit le jour dans le quartier le plus nauséabond de Paris s'appellera Grenouille, étrange nom guttural dont Gaillard (sa nourrice) et Grimal (le tanneur qui l'emploie à des tâches répugnantes) se font les échos, comme si la marginalité appelait forcément la marginalité. C'est donc dans la fange parisienne du XVIIIe que Grenouille, né sans parents ni amour, sans racines ni odeur, mène une vie de nomadisme olfactif, volant les odeurs, les imaginant, les recréant pour les infuser au monde entier. Sans distinction hiérarchique, il se pénètre de la moindre senteur, tout d'abord frénétiquement, puis avec méthode, pour finalement se livrer à un projet démiurgique et vampirique.
Je me souviens encore très bien la première fois que j'ai eu ce livre entre les mains. J'étais au collège, je devais le lire pour un devoir de français... mais j'ai pas eu le courage. J'avais fait croire à ma mère (j'ai eu honte de moi mais depuis j'ai dit la vérité à ma mamounette qui m'en veut pas... On en rigole même avec le temps maintenant :-) ) que je l'avais lu mais que j'aurais aimé qu'elle le lise afin de me dire ce qu'elle en avait pensé et le jour du fameux devoir, j'ai répondu aux questions sans avoir lu aucune ligne en me souvenant uniquement de ce que ma mère m'avait dit (ce jour là j'avais réussi l'exploit d'avoir un 12/20 quand même ^^).
Le temps à passé et depuis, ce roman à eu le droit à une adaptation cinématographique que je n'ai pas encore vu à l'heure où j'écris ses lignes mais qui ne devrait pas tarder et ce roman est revenu en haut de ma pile de livre à lire (car j'ai dit la vérité à ma mère mais je lui ai promis que je lirais ce livre un jour). Au final, j'ai beaucoup aimé cette histoire mêlant humour et horreur dans un XVIIIème siècle où les odeurs et le cadet de nos soucis. Pourtant, c'est à cet époque que l'histoire se déroule et où on va vite se rendre compte que de nombreuses odeurs autre que la crasse et la puanteur existe. Mettre des mots sur des odeurs est très difficile pourtant Patrick Süskind réussi l'exploit de nous imprégner de chacune des odeurs qui servent son récit. Au fil des pages, les différents parfums ressortent du livre au point qu'on à l'impression nous aussi de posséder ce talent inouï que possède Grenouille. Chaque odeurs prend vie, se ballade au dessus de nos têtes, se déposent sur nous et raconte une histoire.
Ce roman ne fait pas que nous décrire des odeurs bien entendu. Il nous fait aussi vivre une histoire tragique, celle d'un homme abandonné dès la naissance, rejeté par tout le monde qui va se créer un but dans la vie, celui de fabriquer le parfum parfait, celui qui va le faire aimer de tous mais aussi lui dire qui il est vraiment. Durant tout le livre, on assiste à une quête intérieur du héros qui au delà de vouloir contrôler par les odeurs le monde qui l'entoure va chercher aussi à se contrôler lui même, être son propre Dieu, savoir qui il est... Cette histoire, qui nous relate la vie de ce personnage, va aussi nous faire voir de nombreux paysage. De Paris à Grasse en passant par Montpellier, je me suis mis à imaginer la France de cette époque, une France un peu inconnu pour moi avec des paysages différents et une atmosphère particulière assez unique. Je connais mal l'histoire j'en ai conscience mais j'ai eu l'impression de me retrouver dans le passé et de redécouvrir les villes et les campagnes de France.
Le livre se veut aussi être un drame car derrière cet apprentissage se cache une certaine monstruosité du personnage (même si par moment on s'y attache et qu'on a nous aussi bizarrement envie qu'il s'en sorte comme si ses parfums faisait effet sur nous) qui va surtout être révéler vers la fin du roman avec une pseudo-intrigue policière que j'ai trouvé intéressante. Personnellement, j'ai eu beaucoup de mal à le lire car c'est un livre je trouve qui fonctionne beaucoup grâce à l'imaginaire du lecteur mais malgré tout c'est un livre que j'ai apprécié et qui m'as fait redécouvrir le monde des odeurs, des parfums et qui m'as donné presque envie d'en savoir un peu plus sur le métier de parfumeur ^^. Ma seule grosse déception, c'est surtout les 20 dernières pages. Si la pseudo-intrigue policière est intéressante comme je le dis un peu plus haut, son final m'as déçu car j'ai trouvé qu'elle partait dans un autre sens comparé au reste du bouquin. J'étais tellement captivé par la façon de retranscrire tout en quelques lignes avec merveille de Patrick Süskind que la fin m'as paru un peu trop bâclé comme si on ne savait pas comment en finir et qu'au final on est choisi la méthode la plus invraisemblable pour conclure. Ça vient peut être de moi mais bon...
"Le Parfum - Histoire d'un meurtrier" (le sous titre est très important même si il ne figure pas sur la couverture du roman car il montre un contraste assez saisissant envers Grenouille qui est à la fois capable de beauté avec ses parfums et de cruauté aussi dans certains de ses actes) est un livre que je ne regrette pas d'avoir lu. Je suis même content de l'avoir lu maintenant et pas au collège car je pense qu'au collège, je n'aurais pas été capable de réellement l'apprécier à sa juste valeur. Je préfère ne pas trop penser à la fin de la troisième partie et à toute la quatrième partie du roman (le livre se compose de quatre parties bien distinctes les unes des autres) qui m'as un peu déçu pour plutôt garder en souvenir le reste du livre qui m'as bien plus et que j'ai envie de recommander malgré tout. Dans la quatrième de couverture, deux avis sont écrit. Pour Bernard Pivot c'est "A vue de nez, un chef d'œuvre". Je ne suis pas aussi enthousiaste que lui mais en revanche je suis plutôt d'accord avec le deuxième avis écrit par Sylvie Genevoix pour "Madame Figaro" qui à écrit : " Ici, chaque pages sent, on n'a jamais lu ça. Odeurs de fleurs, de tourbe ou de sanie, tout est mêlé, avec une extraordinaire virtuosité...". Un livre à lire ;-)