Comment les écrivains arabes font face à la révolution

Par Benard

13 mars 2011 |Auteur: Christophe GREUET

Alors que le Moyen-Orient s’enflamme, ses écrivains ont un rôle vital à jouer dans l’explication des événements aux lecteurs du monde entier. Mais leur rôle est-il de prendre une part active dans cette révolution, ou la politique et l’art doivent-ils demeurer indépendants ? Sameer Rahim, responsable-adjoint de la rubrique littéraire du quotidien anglais The Telegraph, a enquêté sur la question.

Une enquête de Sameer Rahim parue le 8 mars 2011 - Traduction et adaptation : Christophe Greuet

La conteuse le plus célèbre du Moyen-Orient tisse sa toile avec un couteau sur le torse. Dans Les mille et une nuits, la princesse Schéhérazade retarde sa propre mort des mains de psychotique roi Shahryar (le Kadhafi/Moubarak/Ahmadinejad de son époque) en le distrayant avec des contes de pécheurs et négociants, et éventuellement l’histoire subversive d’un roi cruel éjecté de son trône avant même qu’il s’en aperçoive.
Les auteurs contemporains du Moyen-Orient sont depuis longtemps attachés au même destin que Schéhérazade. La chute de l’empire ottoman a donné naissance à une volonté nouvelle d’indépendance dans les états arabes, mais depuis, les grands espoirs nés de la fin de la période coloniale ont été balayés par des coups d’états, des dictatures, des invasions ou la guerre civile (l’Irak a connu les quatre).
Les romanciers et poètes qui ont supporté les mouvements de libération se sont bientôt retrouvés étouffés par la censure, emprisonnés ou même abattus lorsqu’ils commençaient à critiquer les despotes autochtones qui tentaient de les maîtriser. Pour survivre, vous deviez vous censurer vous-même, ou vous exiler.

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