Une Orangerie en configuration assise pour accueillir un blond dictionnaire animé,
originaire d'Aarhus, Danemark: Tina Dickow, pour les compatriotes-for the rest of the universe: Tina
Dico!
Le 27 octobre dernier, même affiche: AB Club sold-out, ce soir le Botanique est envahi par une cohorte de Scandinaves à majorité de sexe féminin, mais les préventes n'autorisent pas un concert
debout.
Allons- y pour les stéréotypes:oui, elles sont blondes, sveltes, sexy et avenantes.
20h10' Helgi Hrafn
Jonsson
Le Jules à Tina (moins cogneur que Ike!)
Un Islandais à la carte de visite peu banale: tromboniste chez Sigur Ros, membre du backing band de Tina Dico ou de celui de Teitur , musicien de studio réputé (Tom Jones, Damien Rice, Ane Brun,
Sam Amidon...) et accessoirement singer/songwriter, ayant sorti trois plaques, “Glóandi” 2005, “For the Rest of my Childhood” 2009 et le tout récent 'Blindfolded'.
Helgi se saisit d'une acoustique, agrippe le micro et d'une voix de fausset entame, en chambre d'écho, un tvísöngur yodelé exotique.
Après 30 secondes de cet exercice alpin, il s'arrête net, éclate de rire pour ajouter: I'm just kidding, Bruxelles, c'était une blague!
Feinteur!
'Aurora' attachant soft dreamfolk mélancolique, chanté d'un falsetto angélique.
Il passe derrière les claviers et, avant d'entamer le titletrack de sa dernière oeuvre, il nous la joue Pirette, tu connais celle du black shoeshiner à New -York, et celle du dead trombone
player?
Plaisantin!
'Blindfolded' est une sobre ballade au couplet final en islandais, te rappelant au bon souvenir d' Antony & the Johnsons.
Mercy (sic!), Brussels, avant de nous annoncer 'Ashes Away' accent J P Gaultier en prime!
Excellent indie folkpop à la Coldplay.
Le rythmé 'Digging up a tree' achève ce bref, mais attachant set de 25'.
20h50': Tina Dico, globe-trotter et superstar au royaume de Margrethe Alexandrine Þórhildur Ingrid, alias Queen Margrethe the Second, se pointe, fringuée jupe à froufrou et chemisier scintillant, cheveux blonds attachés en chignon coquin.
Jolie nana!
Le band islando-danois la suit de près.
Deux compatriotes: Dennis Ahlgren, un fabuleux guitariste et le bassiste, Kristian Kold et deux Islandais: le boyfriend Helgi aux claviers, trombone et backing vc. et Thorvaldur Thór Thorvaldsson ( qui a tourné avec Jónsi) aux drums.
La belle entame la soulful ballad, 'Break of day', accompagnée par la guitare de Dennis.
Ce titre se trouve en version 'live' sur le double CD ' In the Red'.
Excellente entrée en matière.
Un nouveau midtempo profond et féminin ' All I see' , un mélodica charmeur et Helgi en écho.
Changement de cap avec 'He doesn't know', du folkrock dans la veine Campbell/Lanegan, agrémenté d'une slide hargneuse.
'Stains' sonne tout aussi American female rock ( Catherine Feeny, Fleetwood Mac époque Stevie Nicks, Sheryl Crow...).
'In the Red' a love ballad.
Un sens de la mélodie évident, un timbre modulable passant du sensible et délicat au rugueux, à l'âpre, il exprime toute une palette d'émotions avec une touche de vibrato, des textes intimistes et poétiques: Tina impressionne!
'In Love and War', utilisé comme bande sonore du film ' Oldboys', présente de curieuses similitudes avec le 'Both Sides Now' de Joni Mitchell.
Un détour par Paris, ' Sacré Coeur', superbe downtempo hypnotique.
Les perles se succèdent.
En duo avec Helgi, le gracieux 'Walls'.
'Copenhagen' an ode to my new hometown, un singalong.
'Home' a été écrit pour être joué avec un orchestre de 42 musiciens, ce soir on est 2.
En canon, du Queen danois!
Seule, le sentimental: ' Room with a view', vue sur une ruelle de Londres et pas sur l'Arno, Monsieur Forster.
Helgi à la rescousse: ' Glow', imagine James Taylor et Carly Simon avec 30 ans de moins.
'Love all around' qu'elle qualifie de love soul ballad.
Elle n'a pas tort.
"Another evening on your own
You wander round your perfect home
You watch the silent furniture you carefully picked out earlier this year..." ( 'Craftmanship & Poetry')
Les bonnes femmes et leurs problèmes existentiels.
Tina a collaboré avec Zero 7, 'Home' se trouve sur l'album “When It Falls” des Britanniques.
La version psych rock ( cf. les Byrds ou le Grateful Dead) balancée ce soir fut un des highlights du concert.
Grand numéro de Dennis Ahlgren.
Un second coup de poing, ' Count to Ten', met fin au set de 80'.
Public debout et double bis!
Les cinq musiciens sur une ligne pour le handclapping folk 'No time to sleep' et la belle termine solo avec 'Magic', un titre carré blanc!
N'allez pas croire que cette histoire de one-night-stand est autobiographique, it's fictional!
Plus tard, au lit, elle me dit, tu gémissais en dormant, à quoi rêvais-tu?
A ma feuille d'impôt, darling!