L’espoir des sexes rallongés…

Publié le 24 janvier 2008 par Namiride

Dans la maison de Mak Erot, connue de tous les Indonésiens pour son pouvoir surnaturel à rallonger les sexes, trois pénis en bois sont posés sur un tapis de prière, laissant au visiteur le choix de la taille qu’il souhaite obtenir.

Mak Erot est-elle nonagénaire, centenaire ou… décédée? Cette druidesse javanaise est vraisemblablement morte depuis plusieurs années mais sa légende est telle, dans un archipel tant imprégné de magie noire, que beaucoup jurent qu’elle est encore en vie.

Il faut dire que la chiqueuse de bétel, au visage ridé mangé par une tache brune et surmonté d’un bonnet tricoté, a suscité tellement de disciples et de plagiaires en Indonésie que l’on s’y perd.

Il suffit d’ouvrir un journal populaire pour y trouver des petites annonces de tel ou tel sorcier affirmant avoir été formé par Mak Erot. Jakarta compte même une “clinique” Mak Erot qui ferait certainement bondir les véritables descendants d’Hippocrate.

Son berceau se trouve dans le sud-ouest de Java, une région agraire de culture soundanaise où l’islam n’a pas effacé les croyances mystiques.

Pour se rendre au village de Caringin, celui de Mak Erot, il faut quitter une route en lacets longeant le rivage de l’océan Indien pour emprunter un chemin pierreux. Après deux kilomètres de cahots sur une motocyclette, le visiteur est conduit jusqu’à une maison blanche.

Bien entendu la guérisseuse est absente. “Mak Erot est partie ouvrir un cabinet à Medan (nord de Sumatra)”, affirme un jeune homme coiffé d’une calotte musulmane traditionnelle. “Elle se porte toujours bien. Elle arrive encore à marcher”.

Il se présente comme son petit-fils et assure détenir les facultés ésotériques de sa grand-mère, célèbre pour sa pharmacopée de plantes rares.

“Des gens du monde entier viennent ici, des pays arabes, de Chine, de Singapour, de Corée, de Malaisie, de Taïwan”, explique Haji Baban. “Ils veulent des remèdes contre l’impuissance ou l’éjaculation précoce, ils demandent à avoir un sexe plus long ou un gland plus gros”.

Selon le journal Kompas, Mak Erot a transmis sa “science” à ses cinq enfants et ses seize petits-enfants. Il n’y aurait donc que 21 véritables héritiers maîtres en élongation pénienne.

La consultation avec Haji Baban tient un peu de la messe noire. Assis en tailleur dans la pénombre, le patient est appelé à détailler ses souhaits, face à des bâtons de bois de différents diamètres taillés en forme de verge. Puis vient le moment du diagnostic, dans un silence recueilli.

Le client ce jour-là est doté d’un phallus “assez moyen, moins grand que celui des Allemands”. Proposition lui est faite de le rallonger de six centimètres.

Pour cela il devra manger et boire des choses introuvables au supermarché, et cela pendant dix jours. La première prise est immédiate et se compose de trois baies extrêmement amères, à avaler écorce comprise, et d’une décoction marron foncée.

Un assistant apporte ensuite un tube de bambou, contenant du riz gluant au lait de coco: le riz ainsi moulé en cylindre éloquent doit être avalé jusqu’au bout sous peine de terrible malheur génital.

Le candidat au long pénis promet enfin de s’appliquer une huile végétale spéciale avant de se coucher, selon des gestes bien définis, et de veiller à ne pas consommer de bananes vertes ni de citronnelle. Coût affiché du traitement quotidien: de 700.000 à un million de roupies (70 à 100 dollars), selon les options choisies.

Cela représente une fortune en Indonésie mais beaucoup sont prêts à payer si l’on constate les imposantes demeures en construction autour de Caringin. “Elles appartiennent à Mak Erot”, confie un conducteur de moto-taxi. (AFP)