Gueddafi Le Cannibale.
Par Mohamed Sellam
Professeur d’Université.
—!C’est une affaire conclue!Parlons à présentun peu de la politique au Magreb:Vous êtes évidemment au courant de cette calamité subie par le pauple lybien?Cette entreprise américaine est un acte de véritable folie.Je pense que vous êtes de mon avis?
—Oui,monsieur Madar,mon opinion la-dessus n’est pas loin d’être conforme à la vôtre.C’était en effet une tentative américaine avortée,puisqu’on n’a pas réussi à éliminer l’individu qu’ils poursuivaient,mais qui n’en a pas moins eu des conséquences facheuses sur la vie des innocents.
“Le dictateur aurait été une proie facile à mordre,s’il n’y avait pas eu tout un contingent de miliciens chevronnés qui veillaient à sa sécurité.
“Et ce qui est encore plus bizarre,c’était un peloton de femmes qu’il avait désignées pour être autant de boucliers autour de sa personne..
“Bref,il est vrai que ce bombardement est une aberration,d’autant plus grave que les américains savaient déjà qu’ils ne réussiraient pas à se défaire de ce matamore au moyend’une telle entreprise aussi absurde.”
“Je me demande comment des stratèges et des tacticiens de haut niveau se hasardaient à commettre une erreur aussi monumentale,alors qu’ils ont la possibilité de se défaire de ce fanfaron par d’autres moyens moins coûteux et plus efficaces .”
—Vous voyez?Le génie américain a piteusement échoué dans cette folle entreprise!
“Il va sans dire que mes connaissance en poliitique sont très limitées:en vérité,je ne m’y intéresse que de façon superficielle.Mais ce que je ne comprends pas,moi,un peuple comme le peuple libyen peut se laisser duper lâchementpar cet imposteur diabolique?
“Comment n’a-t-il pas agi lui-même pour se délivrer des griffestentaculaires de ce despote ignare,de ce tyran sanguinaire et instaurer une société de liberté et de justice?
—Monsieur Madar,il parait que vous êtes un peu trop idéaliste!Vous savez bien que le peuple libyen est incapable d’agir comme vous l’entendez.
“Le peuple libyen est dans son ensemble un peuple pondéré,d’un esprit calme et placide et se résigne aisément à son destin.
“C’est,en un mot,un peuple pieux et pacifique:il répugne d’user de la violence pour s’affranchir de ses entraves.
“D’autre part,n’oubliez pas que plusieurs tentatives d’élimination physique ont déjà été faites sur la personne de ce Don Quichotte moderne,sans qu ’aucune n’ait réussi àle mettre hors d’état de nuire.”
—Oui,c’est vrai,j’en ai été au courant;En voyant un tel monstrequi règne sur un peuple aussi pacifique que le peuple libyen,cela m’écoeure jusqu’à la nausée.
“On affirme que le pays est en pleine déroute,que l’économie est désastreuse,que le peuple est au bord du gouffre de la famine et de la misère,en dépit d’une richesse incommensurable tirée du pétrole.”
—Mais,enchaîna le professeur Alan,toute cette richesse s’épuisait dans l’achat des matériels de guerreou encore pour subventionner des organisations marginalesou desfactionssecessionnistes , terroristeset anti-américaines ou encore pour assurer du battage à son « livre vert » qui n’est rien d’autre qu’un fatras conçu dans un cerveau malade.”
A ce moment,le planton,un jeune homme d’apparence calme,entra et annonça d’une voix hâtive:
—Monsieur,un représentant d’une société sfaxienne désire vous parler.Il disait qu’il vient d’arriver à l’instant.
—Fais-le entrer,ordonna aussitôt Naher Madar,en se levant de son large fauteuil et se tournant vers le professeur Alan,il lui tendit la main,tout en parlant avec volubilité,bon,monsieur Alan,je vous revois une autre fois pour m’informer du progrés de ma fille.Au revoir! Extrait du roman Les Horizons Obscurs.
Dr Mohamed Sellam
Sellam06@hotmail.com