par Arion
L’honneur du mort à l’ancienne est de fondre doucement dans le chêne et l’humus. Les hommages stationnent devant son marbre, les générations se passent le mot : il est encore quelqu’un. L’incinéré moderne suit la pente des pluies au coin du bois où sa dernière volonté l’a fait épandre. Il lui plaisait de « passer dans les fleurs ». Mais l’urne traîne dans les armoires, le mort est dans de beaux draps.
Dans la mémoire du cœur, on avait loué au cher disparu un trois pièces pour toujours. Après six mois on le déménage, un studio suffira, une chambre de bonne. Les regrets éternels finissent en vague à l’âme. Il y a tant de sentiments plus urgents. Qu’il patiente, on arrive, on arrive. Comment lui signifier que son incursion même dans nos sommeils est importune ? A chacun sa place et Dieu pour tous
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