Henri dit Bees pour les amis !
Le samedi 30 avril, la belle, la magnifique salle de l’Art’chipel, scène nationale de Guadeloupe sera trop petite de jauge sans nul doute.
Les héritiers d’Amadeus M et de Joseph B auront pris d’assaut tous les sièges bleus et tant pis pour les retardataires..Monsieur se sera fait beau pour accompagner dame, Monsieur se sera rasé de plus près et fait la sieste pour ne pas se laisser aller à la tentation du dodo an bistan .
L’orchestre du Festival a mis à son programme un répertoire digne de nos combats de coq ou de Pauline et Molia, Vikings contre Rapaces, Red Star contre Gauloise, Ti Georges (tiens tiens) contre Saint Val, Tabou contre Magnum.
Ce samedi nul ne sera contre ou alors, ou alors ? Tout contre !!
Comme jadis en pays caraïbe enfantant « Only a fool » pour doucines langoureuses par Un « Sparrow meets The Dragon »
Ce soir-là Mozart viendra en Pays Saint Georges saluer un vieux frère et tant pis pour l’histoire. Ki ma fouti !! Sé yo tou sèl ki ka pran lèz a yo épi listwa ki vré pasé vré.
Je les vois frères car je les veux frères. E man fou a la vi !
Je les vois rire, et je ris aussi.Sacrés brigands. A se moquer de nous et de nos efforts à accoucher de ce mois hommage à un ti boug Baillif, né esclave un 25 décembre 1745.
Sacrées canailles, vous aviez gardé le magique pour la fin, le retour des géants, et la réconciliation des forces du pays, qu’elles soient politiques, administratives, publiques et privées, en style classique musical, en voyé monté si cuisse a poul poupoul, en biguine et en charme, en légèreté et en percussion.
Alors le 1er mai, quand les clameurs se seront tues, que les valises pleureront de dépit des fermetures déclarées, la musique répandue des oreilles vers le cœur, s’imprimera sur visages et sur lèvres espérant déjà 2012 et ses sœurs.Ensuite les arrière petits enfants de Joseph grimperont sur la montagne Soufrière tout en haut de Saint Claude, se baigneront nus sous la lune maquerelle du bassin de Dolé à Gourbeyre, pêcheront dizaines ouassous dans rivières du Baillif, et finiront découverte et visite dans le fort Delgrès dominant rade et rivière Galion pour admirer ce rayon vert illusion à l’entrée en mer du soleil chaque jour.
Et moi, prétendu auteur ou poète ou con ou compositeur, en levant la tête, tout en haut des nuages, je pourrai lire sur les lèvres de ces deux chenapans, l’un blanc et l’autre noir, bras dessus bras dessous, cette phrase sibylline :
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« On la refait Joseph? »
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« Ouais. Moins crispé. Moins crispé Amadeus. Ou vwè yo ? »
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« J’ai vu, mais arrête de parler en langage de sauvage, Joseph, même si tu es mon aîné. »
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« C’est du créole, Wolfang, c’est la langue de mon pays. Nou pran yo mèm. »
Dédié aux chasseurs et aux pêcheurs. Et toutes celles et ceux qui ont permis que ce rêve prenne corps. Et que j’aime.