Etat chronique de poésie 1162

Publié le 17 mars 2011 par Xavierlaine081

1162 

Il faut tout arrêter, les mots et les cris, et l’ivresse de noircir les pages. 

Brisé sous le rouleau d’un monde absurde, ne reste que silence pour accueillir le jour. 

Et la tristesse de poser d’ultimes pensées sur les joues refroidies de l’aurore. 

Changer d’air et d’aire 

Ne rien laisser de l’ennui qui envahit tout l’espace 

Avec son cortège de fatigues et de petits bobos 

Regarder le monde courir vers son suicide 

Se retenir de faire un geste 

Le temps ayant prouvé la vanité de toute parole 

Peu à peu, je glisserai vers le silence total 

Mon mutisme durera ce que durent les vains espoirs 

Une éternité 

Car il est insupportable de suivre les pas de muse 

De conter fleurette avec des amours volcaniques 

Et de te voir 

Toi 

Immobile et à genoux 

Implorer quelque menue piécette 

Pour un famélique ordinaire 

Je ferai donc la grève des mots 

Jusqu’à ce qu’enfin on retourne les bêtes arguments à leur propriétaire 

Devant quelque salon d’une agriculture qui nous tue sans autre soupir 

Il faut bien rendre à César 

Même si celui-là ne lui arriverait pas à la cheville 

Ce qui lui appartient 

Et tant que dure telle monstruosité 

Il n’est plus assez de mots pour encore en parler 

Mon refuge est tout de patience tissé 

Me voilà enclin au point final 

Courant 

Muet 

Après mes derniers rêves 

Le poème se mure devant l’édifice chancelant 

La nausée au cœur il tourne les talons 

Fuyant devant la machination infernale 

Qui tarit les esprits et enferme les corps 

Nulle place pour une pensée libre 

Pour une parole à la hauteur de ces pensées 

En un pays contraint 

Voici mon poing 

Final et rageur : 

Manosque, 18 février 2011

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