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Discrétion

Publié le 17 mars 2011 par Malesherbes

Aux informations sur Euronews, j’ai pu voir aujourd’hui une interview de Saïf Al-Islam Kadhafi, un des fils du dictateur libyen. Entre autres gracieusetés, il a déclaré : « Tout d'abord, il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. [... ] C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. La première chose que l'on demande à ce clown, c'est de rendre l'argent au peuple libyen ». Contacté par l’AFP, l’Élysée a immédiatement démenti. Dont acte.

Étant donné que la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe, semblable déclaration peut aisément être écartée par notre président. Si j’ai également pu voir cette même interview au Grand Journal de Canal+, j’ai par contre été fort surpris de constater que le 20 heures de France 2 n’avait soufflé mot de cette déclaration tout à fait irrespectueuse. L’essentiel de ce journal était consacré à la catastrophe survenue au Japon et la situation en Libye avait opportunément été expédiée en quelques instants. L’inénarrable David Pujadas, le journaliste qui doit à sa servilité le privilège d’interroger notre souverain, ne le cédant en ce domaine qu’à Jean-Pierre Pernault, l’homme qui questionne ses invités mais se révèle incapable d’écouter leurs réponses sans les interrompre par de nouvelles questions destinées, croit-il, à mettre leurs propos à la portée de la France d’en bas, ce génie de l’abêtissement a donc tu l’offense ainsi faite à son seigneur et maître.

A-t-il agi de sa propre initiative ou sur ordre de quelque éminence doutant de notre capacité à juger de la véracité de telles accusations, comme si nous n’étions pas des adultes responsables mais plutôt des enfants qu’il convient de préserver des calomnies ? A moins que la fastueuse réception à Paris de Kadhafi, alors notre ami, si tôt après l’élection à la présidence de Nicolas Sarkozy, sous couvert d’action de grâces suite à la libération des infirmières bulgares, n’ait été destinée qu’à le remercier pour d’autres faveurs ? Je n’ose y penser et demeure convaincu que nous pourrons attendre longtemps les preuves annoncées par le fils du dictateur.


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