Après avoir remporté Paris-Nice, Tony Martin (HTC-Columbia) n’a pas beaucoup consacré de temps aux médias de son pays. Depuis les affaires de dopage qui ont secoué le cyclisme outre-Rhin, ce sport est réduit à la portion congrue par la presse allemande.
En peu de temps, celle qui avait dépensé les sommes les plus folles pour raconter les moindres faits et gestes de Ian Ullrich s’est complètement détournée du cyclisme. Ce furent tour d’abord les chaînes de télévision ARD et ZDF, impressionnantes par l’importance de leur matériel et leur personnel pléthorique, qui, sans crier gare, ont quitté le Tour pour ne plus y revenir. Ce furent ensuite les grandes épreuves allemandes qui, chacune leur tour, ont quitté la calendrier international en prétextant des difficultés financières. Ce furent enfin les patrons des rédactions qui n’ont plus envoyé de journalistes sur les grandes épreuves. Ainsi, sur le récent Paris-Nice la, presse allemande n’était représentée que par un journaliste d’Eurosport aidé d’un consultant. Il n'y avait pas un seul représentant de la presse écrite !
De ce fait, Martin de même que Klöden, pourtant deuxième de Paris-Nice, et Geldermann sont-ils complètement ignorés du public allemand, les espaces consacrés au cyclisme étant très réduits sauf lorsqu’il s’agit d’évoquer le dopage chez les cyclistes mais jamais celui des autres sports.
Cette situation ne semble pas poser de problème particulier à Tony Martin. Dès la fin de Paris-Nice, il a regagné sa villa suisse pour mieux préparer les échéances futures, car il s’est mis en tête de briller lors du prochain Tour de France.
Tony Martin y a déjà participé à deux reprises. 36ème en 2009 (2ème au Ventoux et 8ème à Monaco contre-la-montre) et 137ème en 2010 (2ème à Rotterdam contre-la-montre et encore 2ème à Pauillac contre-la-montre). Bel athlète d’1,85 m pour 75 kg, les spécialistes sont tous d’accord pour affirmer qu’il encore trop lourd pour être un bon grimpeur. Ces spécialistes-là oublient sans doute Indurain...
Le plus important pour Martin sera de savoir s’adapter à un effort de trois semaines. Son palmarès actuel ne plaide pas trop en sa faveur : 24 victoires seulement, la plus grande étant Paris-Nice. Mais d’ici le Tour, Tony Martin, dans le calme de son lieu de résidence, dispose de tout pour être un candidat à la victoire en juillet prochain.
J.P.B.