L’actualité du moment ne peut QUE nous pousser à penser au peuple Japonais et à tous les habitants du pays du soleil levant, qui souffrent des évènements naturels dont les conséquences sur les centrales nucléaires ont aggravé la situation du pays, qui doit être à la fois au four et moulin pour réparer les dégâts causés.
Dans cet article, nous allons résumer les faits et tenter de décrypter leur impact sur les mentalités collectives. En effet, ce tsunami fait croire à une nouvelle période d’activité sismique intense dans la plaque pacifique, alors que l’accident nucléaire relance le débat sur le risque de ces techniques et les façons de produire de l’énergie.
Du séisme au tsunami :
Tout a commencé le vendredi 11 mars 2011, lorsqu’un tremblement de terre a eu lieu le long de la côte est de l’île de Honshu au Japon. Ce tremblement de terre, de magnitude 9,0 sur l’échelle de Richter (ce qui le place en tête du classement des séismes les plus violents que le Japon ait connu), a provoqué en réaction un tsunami qui a frappé violemment le port de Sendaï et toute la côte est Japonaise jusqu’à 5 km à l’intérieur des terres. La vague mesurait entre 4 et 10 mètres de haut selon les estimations. Honshu, l’île principale s’est décalée de 2,4 mètre vers l’est, ce qui en dit long sur la puissance du séisme, qui représente l’équivalent de 30 ans de mouvements tectoniques.
De violentes répliques ont eu lieu, et le tremblement de terre a été ressenti jusqu'à Pékin.
Cette activité sismique intense a réveillé l’activité volcanique, notamment au Mont Shinmoe, et a également entraîné la formation de tourbillons. L’alerte au tsunami fut lancée dans tous les pays donnant sur l’océan pacifique.
Le Japon, pays très anthropisé où la densité de population est importante (337 habitants par km² en 2008), a évidemment été très touché dans toutes ses grandes infrastructures. Des raffineries ont explosé, les transports, ports, réseaux et télécommunication (surtout la téléphonie mobile). Dans les jours qui ont suivi le séisme, le Yen a perdu de sa valeur face au dollar et l’euro et le Nikkei 225 (la bourse nippone) a été deux fois clôturée sur une baisse.
Au total, on dénombre officiellement 3 313 décès provisoirement. Mais le bilan ne cesse de s’accroître.
Ainsi, les Japonais ont connu le séisme le plus important de leur histoire qui a provoqué un tsunami ravageur, déstabilisant le pays tout entier de part ses conséquences. Et comme si cela ne suffisait pas, le risque nucléaire s’ajoute à tout cela, renforçant la situation de chaos.
La menace nucléaire :
Celle-ci porte sur 2 centrales nucléaires : celle de Fukushima Daiichi et celle de Fukushima Daini. Au total, 4 réacteurs posent problème ce qui a poussé à l’évacuation de 215 000 personnes. Ces deux centrales ont des réacteurs de type REB (Réacteurs à Eau Bouillante) et ont été mise en service dans les années 1970 et 1980. Vieillissantes, elles avaient bénéficié du programme national de gestion du vieillissement des centrales lancé en 1999. Cependant la conjonction très faiblement probable d'un séisme et d'un tsunami de cette ampleur ont entraîné d'importants problèmes techniques.
A l'origine, l’arrêt de sécurité a fonctionné pour les trois réacteurs en fonctionnement de Fukushima Daiichi. Mais une centrale nucléaire à besoin de courant notamment pour faire tourner les pompes qui assurent la ciruclaition de l'eau évacuant la chaleur du coeur (partie de la centrale contenant le combustible nucléaire). Cette électricité vient d'autres centrales et est fournie par des diesels en cas de perte de cette source externe. Or ici, le tremblement de terre à entraîné la perte d'electricité externe et le tsunami à noyé les reserves de carburant des diesels. Des batteries ont alors été utilisées dans l'attente de l'arrivée de diesels de secours mais les difficultés d'acheminement de ceux-ci ont conduit a des difficultés de refroidissement du coeur. Sa température a donc augmenté, très fortement, entraînant l'oxydation des gaines de zirconium entourant le combustible, oxydation entraînant un dégagement d'hydrogène et donc une augmentation de la pression dans l'enceinte contenant le coeur. Les opérateurs de la centrale ont alors décidé d'effectuer des dégagements de cet hydrogène à l'extérieur pour faire baisser cette pression. Cependant l'hydrogène est susceptible de réagir avec l'air, et son dégagement a entraîné une forte explosion intervient à 15h36 dans le réacteur numéro 1, faisant un mort et plusieurs blessés. L’accident est classé au niveau 4 sur l’échelle internationale des évènements nucléaires. L’on tente alors de refroidir les structures externes avec de l’eau de mer et de l’acide borique (absorbeur de neutrons). Le réacteur numéro 1 de la centrale Fukushima Daini connaît aussi des problèmes. Le 13 mars, c’est le réacteur numéro 3 de la centrale Fukushima Daiichi qui connaît des problèmes de refroidissement. Ainsi, le gouvernement décide de la distribution de capsules d’iode (pour prévenir les risques de cancer de la thyroïde). Le lendemain, à 11h du matin une explosion d'hydrogène due à un dégazage en dehors du coeur fait 11 blessés. Les assemblages combustibles du réacteur numéro 2 ne sont plus entièrement noyés dans l'eau ce qui peut avoir pour conséquence une fusion du combustible et de fait un endomagement de l'enceinte de confinement du coeur et donc des fuites radioactives dans l'environnement. Cette fusion est en cours dans les réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale Daiichi. On craint alors une rupture de l’enceinte de confinement du coeur. Le 15 mars, une nouvelle explosion a lieu au réacteur numéro 2 de la centrale de Daiichi. Le caisson de confinement est cette fois-ci endommagé. Des niveaux anormaux de radioactivité sont mesurés au sud. La piscine d'entreposage du combustible usé du réacteur numéro 4 est touchée par une explosion et un incendie se déclare. L'évacuation de la population autour des centrales est décrétée dès le 11 mars dans un rayon qui atteint desormais 30km et la radioactivité commence à se faire ressentir à Tokyo.
Le nuage radioactif s’est d’abord propagé vers la capitale et vers l’extrême orient russe, avant de prendre la direction du pacifique. Le Canada et les Etats-Unis pourraient être touchés par les radiations. Le nuage et les particules se disperseront ensuite dans le monde entier. La différence avec le nuage de Tchernobyl provient du fait que le panache avait été propulsé plus haut en 1986, ce qui avait accentué la diffusion du nuage.
Tous ces évènements poussent de plus en plus à classer l’incident au niveau 6 de l’échelle internationale des évènements nucléaire, le niveau maximum étant le 7, atteint par l’accident de Tchernobyl. Mais l’Agence de Sûreté Nucléaire Japonaise refuse de changer son classement.
Le Japon n’est donc pas au bout de ses peines. En effet, un autre séisme a été ressenti mardi au sud de Tokyo. D’une magnitude de 6 sur l’échelle de Richter, celui-ci a encore aggravé les pertes humaines et matérielles. De même, l’accident nucléaire, qui monte en puissance, n’est pas encore terminé. Le bilan peut encore s’aggraver. La reconstruction sera très dure.
Dans un second article, prochainement, nous nous interrogerons sur les conséquences de ces évènements majeurs.
Sources :
-Capital ;
-Wikipedia ;
-Wikipedia ;
-La Dépêche ;
-France 2 ;
-Gandhi vert ;
-IRSN.
Vincent Decombe