Je continue mon petit tour des ambassades à Tokyo et j'ai juste envie de lancer une remarque :
Sur le site de l'Ambassade de France à Tokyo, nous avons le droit à un message du Premier Ministre sur une page, grise, avec du bleu quand même. Le vrai site de l'Ambassade est désormais caché derrière le lien 'version originale".
On voit que la situation au Japon est prise en considération en France, au niveau de la Politique Interne. Le débat sur le nucléaire est passé par là, le principe de précaution est plus fort que jamais et cela donne du punch à "l'agenda politique".
Un communiqué donc, de François Fillon.
Ambassade des USA : compte rendu d'une conférence de presse de l'Ambassadeur et d'un militaire. Des questions, par des journalistes, des vrais, des questions pointues. C'est intéressant et instructif. C'est à lire ici.
L'Ambassade Britannique à Tokyo : là aussi, des questions aux "The Government's Chief Scientific Officer" qui offrent des réponses très détaillées dans un compte rendu que vous devez lire, ici. Les Britanniques ne conseillent pas forcément de quitter Tokyo et le Japon, contrairement à la France. Pour autant, les ressortissants Britannique au Japon sont inquiets, chacun se faisant son opinion soit avec la presse, soit au comptoir du coin.
Mais pourquoi de telles différences ? Pourquoi un expert scientifique, d'un pays à l'autre, apporte des conclusions différentes alors que l'on s'imagine qu'un expert, qu'il soit Français ou Anglais, sait à peu près la même chose que son collègue et peut donc tirer des conclusions similaires.
Et bien non (et là, j'ai vraiment l'impression de retourner à Sciences Po Gre...). Tout est politique mes amis. Le savoir semble peu de chose ici par rapport à son opinion et les enjeux de politique nationale, ou encore, par rapport à la manière de communiquer, plus ou moins professionnelle, plus ou moins pensée.
Fallait-il conseiller de quitter Tokyo et le Japon depuis 2 jours ? J'espère que les faits donneront tort à la France, non pas pour la ridiculiser, mais bien parce que l'on souhaite que la situation à la centrale de Fukushima redevienne contrôlable.