De ses veines son encre puise ma plume.
Elle griffe la feuille vierge,
De profonds sillons aux mille éclats d'amertume,
Implorant pour lui Démiurge.
Nuage d'or aux roses fragrances de limbe,
Effluve pourpre intemporelle,
Extrait précieux soufflé dans la brume de l'aube,
Parfum d'étoile au goût de ciel.
Pleure, horizon lointain, son intérieur d'albâtre.
Prisonnier de son corps éteint,
D'un nid aux insipides couleurs que l'on cloître,
L'enfant dort d'un sommeil satin.
Sur sa demeure de granit le temps se pose:
Sanglots de voie lactée brisée,
Ascendant abattu larmoyant sa peine en prose,
L'absence au fer rouge gravée.
Mon âme réclame d'hier l'azur perdu.
Sombre présent ici tu m'attaches,
Pour me livrer la pâle noirceur éperdue,
Que souvent mes jours elle entache.
Viens-vite à moi, nuit divine aux doux reflets d'ouate,
Éclaire-moi de son image.
Ouvre, l'instant du sommeil, le pays des contes,
Et réveille en moi le mirage.
Illusion envolée aux aurores infernales,
Cet âpre malaise m'étouffe.
Moments de vie volés qui sous mes pleurs s'étalent,
Clichés aux allures d'esbroufe.
Silence au son nacré, ruisselle en fines perles,
Sa vie perdue si près du but,
Par un noeud marin rare comme le blanc merle.
Séquelle d'Éden, lourd tribut.