Photo : Venir en aide aux familles twarègues fuyant la Libye
Betchan welet Wajira(1985-1986)
Tourne-tête
Tourne-tête
d'être vivant
devant la nation déchirée
et n'avoir aucun rivets
afin de la souder.
Tourne-tête
le pays déchiqueté
Tourne-tête
d'être vivant
et de ne plus avoir un seul méhari
pour monture
et ton père n'en possède plus
et pas davantage ton oncle maternel.
Tourne-tête
d'être devant la tendé
au crépuscule
avec ses poèmes-fouets flagellant
la torpeur du pays.
Ce qui me plait
la tendé et ses « fouets »
les hommes et les armes.
Tourne-tête
d'être vivant
devant la nation déchirée.
Tourne-tête
d'être devant la tendé
privé de méhari,
avec la Libye ligotée
pour aller y travailler
et en acheter un,
et le Niger fané
qui ne possède rien
pour en acquérir un.
Ce qui me plait
Les hommes et les chameaux,
les armes et les « fouets »
la tendé au crépuscule.
Ô trouver une bonne marche de l'après-midi,
Une Toyota montée par un jeune homme
au turban prestement enroulé
Et il maintient son cap
avec à l'autre main la kalach.
Jeune homme, armes,
Toyota, marche dans l'après-midi,
Sanglez le pays
de l'Aïr jusqu'à Tripoli
en passant par Ghât !
Ce qui me plait,
Les hommes et les armes
et la tendé au crépuscule
Chant publié et annoté dans :
Tourne-tête, le pays déchiqueté
Anthologie des chants et poèmes touaregs de résistance 1980-1995
Hélène CLAUDOT-HAWAD et HAWAD
Photo : Venir en aide aux familles twarègues fuyant la Libye
Acrostiches pour la LIBYE
Le monde doit dénoncer le crime
Il a atteint toutes les cimes
Bon Dieu ! Arrêtez ces malheurs
Y a-t-il en ce monde des cœurs
Écoutant un peuple en douleur?
Les USA doivent vite intervenir
Il y a un fou en plein délire
Borné et assassinant avec plaisir
Y a-t-il des hommes de justice
En ce monde tout de supplices?
Les Arabes doivent bien bouger
Ils ont le droit de tout changer
Bourreau Kadafi, tu es un tyran
Y vois-tu que tu es un sale démon?
En marche, ton peuple te surprend !
Chourar Said
Photo : Venir en aide aux familles twarègues fuyant la Libye
NÉRON EST AUSSI LIBYEN
Ta folie de grandeur peut t’amener loin,
Ta « philosophie » n’est autre que pure hérésie.
Ton « idéologie » caduque et nulle ne sert à rien,
La démagogie ne s’élève guère au rang de la poésie !
Le pire des caractères est l’imposture,
La dictature et la corruption sont la cuirasse
De tout régime totalitaire, sans investiture.
C’est le sang des manifestants qui purifie et décrasse !
Ton trône rafistolé de vertèbres et de crânes,
Est-il encore confortable après quarante ans ?
Ton postérieur, cuir dur, devenu usé, tu le tannes.
Un psychopathe, avide de pouvoir, est un écrou à six pans.
Tu pais durant, avec ton clan, dans les riches pâturages,
Où seul ton troupeau de buffles s’octroie le droit de péter.
Que le bon peuple mange la poussière et boive le mirage !
L’essentiel est que tu te gaves seul, au point de hoqueter.
Quand enfin l’ouragan t’a pris, à plein fouet, tu t’es caché,
Couard, renard, au museau dans la terre, as-tu peur de mourir ?
Tu te prends pour Néron, tu as jeté tes bons sujets dans le bûcher
Enfin, tyran, tu as le choix entre la potence ou du cyanure pour périr !
L_enfant_prodige
Photo : Venir en aide aux familles twarègues fuyant la Libye
Appel pour une intervention urgente
de la communauté internationale en Libye.
Près d’un mois après le début des horreurs que fait subir le régime de Kadhafi au peuple libyen, le Conseil de sécurité des Nations Unies doit cesser ses tergiversations et décider enfin d’accomplir son devoir qui est celui de protéger des populations civiles qui n’arrêtent pas d’appeler au secours contre la terreur et la barbarie d’un homme décidé à s’accrocher au pouvoir quel qu’en soit le prix.
Faute de réaction urgente, l’Histoire se souviendra que le peuple libyen a été livré à lui-même face à la barbarie d’un tyran et que le monde est resté sourd à ses multiples appels au secours.
Le 15 mars 2011
Christiane Hurtaud
Photo : Venir en aide aux familles twarègues fuyant la Libye
ERRANCE
Je rentrais
Des périples
Stériles
De mes errances
Sur le sable
Et sur la pierre
De la montagne
A la terre ferme
Pas une parcelle
De l’espace
Qui ne garde
Mes empreintes
D’errant
Ma caravane
Est sans attache
Mes horizons sans limite
Mes rêves
S’étalent
Et s’enroulent
Dans la toile
Du temps
Je fais du silence
Le sel de mon existence
Du passé le pilier
Pour soutenir
Le gouffre
D’une époque
De vertige
Le soleil avare de
Son éclat
A pris en otage
La lune
Dans son
Ténébreux sillage
La voie lactée
Veuve des chemins
Enchantés
Demande en vain
Aux filles de la nuit
Ses repères
Amanar
Reste silencieux
Son épée
Dans le ciel
Enfoncée
Rhissa Rhossey
Extrait de l'interview
Thermophyles :
Et alors, l’intervention de la « coalition » ?
Rhissa Rhossey :
Je ne suis pas d’accord avec cette façon de voir les choses. Regarde, en Côte d’Ivoire où Gbagbo se cramponne et où tous les jours il y a des morts … mais on n’y va pas. Il n’y a pas de solidarité de la part des pays arabes. Ils sont tous vulnérables, leurs jours sont plus ou moins comptés et ils ne sont donc pas dans un état d’esprit d’intervention. L’intervention actuelle est condamnable.
Article complet et poème : Thermophyles
Touareg du Fewet