La France possède trois familles différentes de réacteurs nucléaires: 4 réacteurs de 1450 MW d’une moyenne d’âge de 11 ans, 20 réacteurs de 1300 MW d’une moyenne d’âge de 21 ans et enfin 34 réacteurs de 900 MW d’une moyenne d’âge de 27 ans. Bien sûr, étant plus vieux, ces réacteurs concentrent l’essentiel des inquiétudes, mais l’âge des centrales est-il réellement un problème?
Les centrales les plus anciennes sont actuellement les centrales les plus auscultées par les pouvoirs publics: les deux réacteurs de Fessenheim, en Alsace, entrés en service en 1977, et deux réacteurs de Bugey, dans l’Ain, en fonction depuis 1978. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ausculte toutes les centrales en profondeur tous les dix ans. Fessenheim 1 a passé avec succès sa visite des trente ans. Celle de Fessenheim 2 doit débuter prochainement.
Surveillance accrue signifie forte réactivité. Ainsi, depuis le début de la crise nucléaire japonaise, l’ancrage de certains matériels sensibles a déjà été renforcée. En 2009, EDF avait découvert des fissures sur des générateurs de vapeur à Bugey 3 et Fessenheim 2, ces générateurs avaient immédiatement été remplacés.
Il faut savoir que, dans une centrale, toutes les pièces peuvent être changées, à l’exception de la cuve du réacteur et de l’enceinte de confinement, qui font, donc, l’objet de contrôles et audits permanents. Pour le reste, l’âge de mise en route de la centrale importe peu, puisque les différentes pièces peuvent être neuves. C’est pour cette raison que l’ASN procède au cas par cas pour donner son feu vert au prolongement de la vie des centrales nucléaires: l’entretien des installations importe bien davantage que l’âge de la centrale.