Grâce à la revue Coaltar, j’ai pu il y a peu redécouvrir Laure-Antoinette Malivert, une « écrivaine emblématique de la question féminine au XIXème et de la place de la femme dans le milieu des lettres ».
Une de ses nouvelles inédites s’appelle La Tache. Son intrigue: une jeune fille découvre une tache verte sur sa cuisse. Celle-ci s’étend progressivement, jusqu’à l’événement fantastique: une transformation étonnante et bien amenée qu’on trouvera dans l’extrait publié ici.
La nouvelle exprime de façon transposée l’enfermement dans lequel se trouvent les jeunes bourgeoises de l’époque et la mutation à laquelle elles aspirent. Elle est probablement l’expression de la frustration que ressentait Laure-Antoinette Malivert, bornée dans les frontières d’une éducation rigide, et de la culpabilité (la tache) qui s’étend à cause du désir de changer de vie, de se libérer... C’est en tout cas une expression originale et littérairement réussie d’un malaise profond.
On pourra trouver d’autres exemples de l'écriture Malivert ici. On peut la voir également ci-dessus, dans le tableau de Félix Vallotton, La malade, (1892, Suisse, collection particulière). Elle serait la femme dans le lit.