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Qui lirait encore ce livre de nos jours à part une folle comme moi ? Franchement, qui cela peut-il séduire de lire un manuel de lecture et de morale du XIXe s ? Bon, je vous l'avoue, ce n'est pas la première fois que j'essayais de le lire. Mais j'avais abandonné, tout à fait désintéressée de l'avenir de Julien et André. Et puis, je ne sais trop pourquoi, je me suis dit qu'après tout, ça devait être amusant, charmant, instructif. Et que si tout nos grands-parents l'avaient sur leur table de chevet, ça ne pouvait être si mauvais. Comme quoi, j'ai encore quelques illusions... Non, je plaisante, G. Bruno m'a ouvert à une France absolument magnifique : travailleuse, courageuse, patriote ! La France qui a perdu son Alsace-Lorraine et qui tente de rattraper son retard face à l'Allemagne, même si ce n'est pas présenté ainsi.Bon mais je digresse, je digresse, et vous voulez en savoir plus, c'est normal.André et Julien viennent de perdre leur père. Les deux petits lorrains tiennent alors à respecter ses dernières volontés : vivre en France. Pour cela, il leur faut trouver leur oncle pour régulariser la situation car les Allemand considèrent les petits orphelins comme des compatriotes. Voilà donc un garçon de quatorze ans et un de sept sur les routes. Heureusement, entre gentils français, on s'aide bien volontiers et les rencontres des orphelins leur sont bien souvent propices. Mais il faut dire qu'ils sont travailleurs (André est un bon apprenti et Julien un écolier curieux), bien élevés et agréables.La recherche de l'oncle, qui vire un peu poursuite, va leur permettre de traverser toutes les régions françaises et d'en découvrir les grandes villes, les industries prospères, les grands hommes. Chaque chapitre est aussi l'occasion d'une petite leçon de morale.Bref, le livre a un peu vieilli, vous l'entendez bien. On ne pourrait prendre au pied de la lettre ni les images d'épinal d'une France en plein essor (tout est merveilleux partout, c'est too much) ni la morale de l'histoire qui, pour le coup, est plutôt fatigante et niaise. Bien entendu, malgré des aventures incroyables, nos petits français vont récolter le fruit de leur droiture. Le happy end final (chapitre tout simplement intitulé 'J'aime la France') est absolument délicieux et je ne résiste pas à une citation (une fois n'est pas coutume) :"Les années ont passé mais leur coeur n'a point changé ; ils ont grandi en s'appuyant l'un sur l'autre et en s'encourageant sans cesse à faire le bien : ils resteront toujours fidèles à ces deux grandes choses qu'ils ont appris si jeunes à aimer : Devoir et Patrie."Magnifique, non ?