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Etat chronique de poésie 1161

Publié le 16 mars 2011 par Xavierlaine081

1161 

J’ai regardé, silencieux, dans le ruisseau des rues couler toute l’avidité des humains. 

Penché sur le sort des délaissés, les prenant par la main, je leur ai offert place aux plus belles devantures de cette ville obscure.

Ce fut un beau cortège croyez-moi : 

Multicolore en diable et tonitruant de toutes ses tripes affamées ! 

J’ai ouvert la parenthèse des rêves pour en libérer les plus beaux atours.

Remontant la petite clé, au dos de la boite, une musique éternelle s’échappait, que tous reprirent en chœur. 

Bien sûr, il s’en trouvait pour s’offusquer de cette soudaine irruption. 

Ils croyaient pouvoir vivre sans un regard pour l’autre.

Voici qu’en geste poétique, ceux-là viennent, et s’installent. 

Ils ne les croyaient pas si nombreux. 

Regardez les, ces tristes sires, bouches en cul de poule, l’air pincé et le regard fiévreux. 

Ils roulent des prunelles, s’affolent de découvrir que leur monde ne tenait qu’à un fil.

Ils se voient en meurtriers condamnés à reconstruire ce que leur fortune a détruit. 

Et ils ont raison, car à aligner les zéro, on finit toujours par se découvrir coupable. 

Un tel niveau de fortune ne peut se faire sans dommages collatéraux.  

Et leurs amis journalistes ou banquiers leur avait bien caché le prix de leur forfaiture.

Avez-vous, seulement un instant, eu la curiosité de noter sur un mauvais papier la fortune d’un seul, avec sa longue cohorte de chiffres. 

Alignez en dessous vos plus ardents désirs et chiffrez les ! 

Vous découvrirez alors qu’en ayant tout satisfait de vos petits caprices, il restera encore des sommes colossales.

Un être humain a-t-il besoin, pour une vie si courte, de telles fortunes ? 

Et vous qui accumulez les chiffres et les possessions, ça va ?

Votre sommeil n’est pas troublé d’ombres faméliques ? 

Et c’est ce monde hideux qu’à longueur d’antennes vous nous montrez en exemple ?

C’est de honte que vous peuplez nos nuits.

Votre cynique avidité est une injure à notre humanité, la preuve concrète que nous avons mieux à faire que vous suivre. 

C’est pourquoi je vous offre un bouquet de mots, gratuits.

Manosque, 16 février 2011

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