La tête des mauvais jours pour Marc Lièvremont...
Chabal, Marconnet, Thion, Jauzion, Rougerie et Poitrenaud: Voici les victimes du grand coup de balai promit par Marc Lièvremont, au lendemain de la débâcle contre l’Italie. Shuster, Papé, Lapandry, Estebanez, Marty et Palisson sont appelés en renfort pour le dernier match du tournoi, samedi soir à Paris, contre le Pays de Galles. A ces derniers de jouer leur carte à fond, en vue du mondial.
Marc Lièvremont avait pourtant annoncé que son groupe du tournoi ne bougerait pas et, hormis en cas de blessure, serait certainement celui qui irait au mondial en Nouvelle-Zélande. Mais voilà, la défaite surprise et historique à Rome, face à la nation la plus faible du tournoi, à considérablement changé la donne. Les progrès de la Squadra Azzura à provoqué une mini-révolution au sein du XV tricolore mais plus encore un divorce évident entre l’entraineur et les joueurs. A la première conférence de presse, Marc Lièvremont se disait dépité, avoir honte de ses joueurs, considérés par ce dernier comme les seuls responsables de ce fiasco.
Un peu facile, dirions-nous, de tout mettre sur le dos des principaux acteurs, mais la vérité sur le terrain fut criante: le jeu à la française, si souvent acclamé sur tous les terrains du monde, vient de perdre son latin…en Italie. Incapable de lancer une attaque, timide dans le contact, le sélectionneur n’a pas mâché ses mots en qualifiant ses joueurs de « lâches » et« sans courage ». Las, il avait même l’idée de laisser « se démerder » l’équipe face aux Gallois. Le mal est palpable, à seulement trois matchs de la coupe du monde, le rugby français est en pleine crise.
C’est donc dans un soucis de « faire un exemple » que Marc Lièvremont a renvoyé dans leurs pénates pas moins de six joueurs, pour la plupart expérimentés: Jérôme Thion, Sylvain Marconnet, Yannick Jauzion, Aurélien Rougerie, Clément Poitrenaud et surtout Sébastien Chabal, considéré pourtant comme la coqueluche du rugby français. Six joueurs ayant pourtant deux Coupes du monde à leur actif. Lièvremont voulait marquer le coup, étrange quand on sait que ce dernier en voulait principalement à « la nouvelle génération », incarnée notamment par Parra, Trinh-Duc, Huget, Médard…alors qu’aucun n’était sorti. Pour les remplacer, Jérôme Shuster, le pilier de Perpignan, auteur de bons tests en novembre mais blessé en début de tournoi. Pascal Papé, auteur d’une belle saison avec le stade français, malgré les mauvais résultats du club. Son association avec Lionel Nallet, anciens partenaires au CS Bourgoin Jallieu, semble être une des principales raisons de sa sélection. Alexandre Lapandry, dont la sélection n’est que justice. Meilleur troisième ligne durant le grand chelem de l’an dernier, il avait été écarté au profit de Sébastien Chabal. Derrière, le retour d’Alexis Palisson, déjà appelé contre l’Angleterre, mettra ses services de finisseur à l’action. Enfin, au centre, deux « trentenaires » en la personne du briviste Fabrice Estebanez et du perpignanais David Marty, tenteront d’amener plus de puissance et de réactivité. Le montpelliérain Julien Thomas, appelé en renfort à la blessure de Dimitri Yachvili, reste dans le groupe.
Privilégier l’expérience contre les Gallois…
Déchus de leur titre de champion d’Europe et désormais hors de porté de remporter le tournoi, les français doivent retrouver de la confiance face au Pays de Galles, qui a tout à gagner, en cas de mauvais pas de l’Angleterre en Irlande. Pas l’idéal donc pour reconstruire, car c’est bien un champ de ruine qu’est le rugby français. Pour ce match à domicile, la France peut compter sur une charnière, Julien Thomas et François Trinh-Duc, jouant dans le même club de Montpellier, ayant des automatismes complémentaires. Elle peut également compter sur trois finisseurs de qualité en la personne de Vincent Clerc, Maxime Médard et Alexis Palisson. Les deux derniers peuvent jouer au poste d’arrière et d’ailier. L’ailier bayonnais Yohann Huget ne devrait pas être titulaire. Au centre, Damien Traille et Fabrice Estebanez sont deux joueurs au jeu au pied intéressant: le premier a un coup de pied de mammouth et le second très stratégique. Le jeu de David Marty est plutôt basé sur le physique, mais le catalan est également un excellent défenseur. Devant, rien de nouveau si ce n’est la première ligne devrait à nouveau compter sur la titularisation du clermontois Thomas Domingo, qui a cruellement manqué contre l’Italie. Le castrais Luc Ducalcon a encore perdu des points contre l’Italie. Il devrait occuper encore le fauteuil de 23ème homme. La deuxième ligne devrait compter sur la complicité de Lionel Nallet et Pascal Papé, ensemble sous le maillot de Bourgoin, mais aussi sous celui de Castres. En troisième ligne, retour certain du basque Imanol Harinordoquy en numéro huit, aux côtés du capitaine Thierry Dusautoir et Julien Bonnaire. A moins que Alexandre Lapandry ne change la donne en étant titularisé en troisième ligne aile et faisant basculer Bonnaire en huit.
Côté remplaçants, la France à une bonne carte à jouer: le pilier catalan Shuster et le talonneur Guirado peuvent former la première ligne complète de Perpignan avec Nicolas Mas. Lièvremont, ancien joueur de Perpignan, aurait-il la tentation de l’aligner dès le début? On sait que Guirado n’est pas au niveau du titulaire Servat, mais ce dernier ayant souffert contre les Italiens, la hiérarchie pourrait changer. A défaut de jouer pour le tournoi, la France doit avant tout retrouver une unité et un jeu, et retrouver un public qui aura certainement un accueil froid au stade de France, samedi. Mais le xv de France en a t-il les moyens? Ce sera le moment de vérifier en tout cas si le mot « impossible » est toujours pas français!
Le groupe. Avants: Guirado, Shuster, Mas (Perpignan), Dusautoir (cap.), Servat (Toulouse), Pierre, Domingo, Bonnaire, Lapandry (Clermont-Ferrand), Harinordoquy (Biarritz), Ducalcon (Castres), Papé (Stade Français Paris), Nallet (Racing Métro 92). Arrières: Thomas, Trinh-Duc (Montpellier), Palisson, Estebanez (Brive), Clerc, Médard (Toulouse), Marty (Perpignan), Parra (Clermont-Ferrand), Traille (Biarritz), Huget (Bayonne).
xv de départ: 15. Médard (Toulouse) – 14. Clerc (Toulouse), 13. Marty (Perpignan), 12. Traille (Biarritz), 11. Palisson (Brive) – (o)10. Trinh-Duc (Montpellier), (m)9. Parra (Clermont-ferrand) – 7. Bonnaire (Clermont-Ferrand), 8. Harinordoquy (Biarritz), 6. Dusautoir (Toulouse) (cap.) – 5. Nallet (Racing), 4. Pierre (Clermont-Ferrand) – 3. Mas (Perpignan), 2. Servat (Toulouse), 1. Domingo (Clermont-Ferrand).
remplaçants: 16. Guirado (Perpignan), 17. Ducalcon (Castres), 18. Papé (Stade Français), 19. Lapandry (Clermont-Ferrand), 20. Thomas (Montpellier), 21. Estebanez (Brive), 22. Huget (Bayonne).
Source : PlaneteCampus.com