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Le trouble Angoisse de séparation chez l'enfant

Publié le 16 mars 2011 par Darouich1
L’angoisse de séparation : outil nécessaire du développement de l’enfant

Avant d’aborder le trouble Angoisse de séparation, il convient de décrire ce que l’on nomme Angoisse de séparation développementale : l’angoisse de séparation est un repère fondamental et nécessaire dans le développement d’un enfant. Il est le révélateur de l’attachement :
- Deux premiers mois : le bébé recherche les stimulations sensorielles, qui l’apaisent.
- Trois à six mois : peur de la solitude. Le nourrisson est apaisé par une présence, quelle qu’elle soit.
- A six, sept mois : l’attachement se personnalise, devient sélectif. Il y a les familiers qui apaisent et les étrangers qui inquiètent ou font peur.

L’angoisse de séparation développementale est donc une étape importante, dans le sens où elle permet et révèle de nouvelles compétences :
- Discrimination, capacité de comparaison
- Différenciation, personnalisation des réponses émotionnelles selon la situation et les informations perçues.
- L’attachement met en place un réseau de stabilité, de confiance qui stimulent l’envie de découverte à partir de la base maintenant connue et différenciée.

Différence avec le trouble Angoisse de séparation, traité plus loin, l’angoisse de séparation développementale va disparaître peu à peu. A 18 mois, les séparations vont être mieux tolérées : la maman ou la figure d’attachement va rester réelle, vivante, bien qu’absente, grâce à une représentation mentale qui s’élabore.

Ainsi peuvent s’enchaîner, développement des compétences sociales, accès à la culture, aux divers apprentissages jusqu’à la conquête de l’autonomie.
L’angoisse de séparation développementale est donc la première étape, naturelle et nécessaire de tout apprentissage.
L’angoisse de séparation en tant que trouble

Anxiété excessive lorsque l’enfant est séparé des personnes auxquelles il est attaché.
Trois séries de signes (Mouren-Simeoni et coll.) :

1) Détresse

Détresse (pleurs, colères, angoisses jusqu’au trouble panique) lors de la séparation, pour le jeune enfant mais aussi lorsque la séparation est imminente lorsque l’enfant peut anticiper, prévoir ou appréhender.
Selon l’âge, les manifestations somatiques sont diverses :
- chez l’enfant : nausées, maux de tête, maux d’estomac
- chez l’adolescent : palpitations, tremblement, sensations d’évanouissement, gêne ou oppression respiratoire, …

L’accessibilité aux proches et surtout à la mère est le souci de chaque instant. Les enfants restent au plus proche de leur mère ou prennent régulièrement et systématiquement des informations sur sa présence.

Conséquemment, l’enfant paraît souvent capricieux, exclusif ou colérique mais peut également, par peur de la séparation adopter une attitude sérieuse, obéissante, toujours tournée vers le plaisir de l’entourage.

2) Rumination, préoccupations morbides

Les craintes de l’enfant portent essentiellement sur sa famille ou sur lui-même (maladies, accidents, agressions, rapt, terreurs nocturnes tournant autour de la séparation, de la mort…).

Ces peurs peuvent, avec l’adolescence se transformer en obsessions ou prendre la forme d’une anxiété généralisée, plus diffuse mais souvent morbide.

3) Nostalgie et désir de réunion familiale

Malaise lors de l’éloignement, pensée obnubilée par des images de retrouvailles, …

Schématiques, ces trois séries de signe sont bien sûr présentes à des degrés divers selon l’enfant. De manière constante et diffuse, de manière sporadique mais aigüe, le trouble angoisse de séparation peut prendre de nombreux visages.
Le refus scolaire anxieux
Définition

Phobie scolaire : « enfants qui, pour des raisons irrationnelles, refusent d’aller à l’école et resistent avec des réactions d’anxiété très vive ou de panique quand on essaie de les y forcer» Ajuriaguerra

L’anxiété se produit :
- Lors du départ
- Lorsque la situation est envisagée (appréhension)

Le refus scolaire anxieux est hétérogène. De nombreux mécanismes et phénomènes cohabitent.
Le refus scolaire anxieux peut être du par exemple :
- A un territoire phobique (phobie sociale, anxiété de performance, phobie spécifique…). Les stimuli vont alors être internes, propres à l’enfant : pensées, croyances, distorsions cognitives (« je suis nul »…),comportements, …
- A l’angoisse de séparation. Les stimuli sont alors externes ou « systémiques ». (séparations, relations sociales, structure familiale...)

Le terme refus scolaire ou phobie scolaire n’est pas un diagnostique. Il convient d’en poser un afin de mettre en place une aide adaptée.

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