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Au japon après le séisme et le tsunami, la population est confrontée à une menace nucléaire épouvantable. Onze centrales ont été arrêtées en urgence. Même à l'arrêt, les cœurs des réacteurs doivent être constamment refroidis, sous peine d'entrer en fusion, mais le séisme a endommagé aussi les systèmes de refroidissement et une fusion partielle s'est produite dans les réacteurs de la centrale de Fukushima entraînant un rejet massif d'hydrogène qui a provoqué des explosions. La situation est gravissime : des taux de radioactivité alarmants sont enregistrés. L'hypothèse d'une explosion de réacteur ne peut être exclue.
C’est parce que la plus grosse entreprise privée d’électricité du monde Tokyo Electric Power (Tepco) a installé des centrales nucléaires dans une des zones les plus sismiques du monde qu’une telle catastrophe se produit, que plusieurs centaines de milliers de personnes sont déplacées et qu’il y a beaucoup de victimes parmi les travailleurs des centrales de Fukushima. Tepco ne peut pas dire qu’elle n’était pas au courant de ce risque puisque déjà en 2007 un séisme avait entraîné la fermeture de la centrale de Chuetsu-OKI. Alors que les bénéfices de cette entreprise ont atteint en 2009 1,19 milliard d'€, rien n’a été fait pour se prémunir du risque sismique.
Le nucléaire contre la transparence et la démocratie
Dans cette situation critique, l'attitude du gouvernement japonais, puis des autorités françaises est insupportable. Le ministre de l'Industrie Eric Besson (entouré de la présidente d’Areva et du PDG d'EDF) affirme qu’il n’y a pas de catastrophe nucléaire. Sarkozy fanfaronne sur la sûreté du nucléaire français et déclare qu’il n’est pas question de sortir du nucléaire.
Ce qui s’est passé à Tchernobyl nous a appris que le pire pour les travailleurs des centrales accidentées et les populations japonaises serait que la vérité sur la situation ne soit pas connue de tous et de toutes. En conséquence, Il nous faut imposer au lobby nucléaire d’arrêter sa campagne de désinformation sur cette catastrophe, il faut aussi créer un réseau d’information indépendant.
Ce qui est indécent ce sont les mensonges et le refus de tout débat démocratique !
La preuve est faite que l’industrie nucléaire présente un risque inacceptable pour l’humanité. Il faut imposer la sortie du nucléaire en France comme ailleurs.
La première action est d’obtenir l’arrêt du chantier EPR de Flamanville. Ensuite la reconversion des industries de productions d’énergie demandant beaucoup de moyens, il faut réquisitionner EDF, GDF-Suez, Total et leurs bénéfices pour que cette reconversion ne se fasse pas sur le dos des travailleurs et des usagers, (pour l’année 2010 ces 3 groupes ont réalisés plus de 5 milliards de bénéfices qui s’apprêtent à passer dans les poches des actionnaires)
Enfin pour garantir la meilleure sûreté des centrales actuellement en fonctionnement, il est urgent d’arrêter la course aux profits, d’améliorer les conditions de travail, de garantir l’emploi et le droit à la parole des salariés du nucléaire.