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Le nucléaire est revenu dans les débats suite aux catastrophes dans des centrales au Japon. J’ai suivi 2 jours avant le séisme un débat sur le nucléaire, avec la présence de Greenpeace: avant de revenir sur les problématiques d’environnement et de société, petits rappels sur le nucléaire. A l’origine, le nucléaire est une technologie militaire et il fait partie des armes dites NRBC (CBRN en VO), soit nucléaire, radiologique, bactériologique ou chimique.
De nombreux scandales apparaissent dans un contexte de Guerre Froide: des expérimentations humaines, des essaies illégaux (la France continue les essaies aériens jusqu’en 1974 malgré le moratoire international en 1963), puis des scandales liés au nucléaire civil (Three Mile Island, Tchernobyl), des causes de mort souvent passées sous silence (Marie Curie, les ministres Français Messmer et Palewski suite à l’accident de Beryl, ou encore le sabotage par les services secrets français, du Rainbow Warrior, navire amiral de Greenpeace, qui a causé la mort d’un militant).
Le lien entre nucléaire civil et militaire est direct. Le nucléaire civil produit de nombreux déchets radioactifs comme le plutonium, dont il faut 4 kilos pur pour faire une bombe. Donc là où il y a des centrales nucléaires, il y a une prolifération nucléaire possible. L’énergie nucléaire provient d’une réaction de fission (l’uranium est bombardé qui produit une chaleur intense (utilisée pour créer de l’électricité), des radiations et des « produits de fission » ou déchets radioactifs.
Il existe plusieurs natures de radiation: les rayon alfa, les rayons bêta, les rayons gamma et les rayons X, avec des pouvoirs de pénétration différents (voir schéma). Alors qu’il existe 36 produits radioactifs naturels (produits par désintégration de l’uranium sur des millions d’années), un réacteur nucléaire produit plus de 250 substances radioactives, qui connaîtront une décroissance radioactive plus ou moins longue. Une demie vie ou période est la durée nécessaire à une substance pour perdre la moitié de sa radioactivité, il faut compter 10 1/2 vies pour être peu actif. (1/2 vie pour l’iode129 : 17 millions d’années, uranium235 : 700 millions d’année)
L’Homme est affecté par la radioactivité soit par irradiation soit par contamination (respiration, nourriture). Il existe des affects aigus comme des brûlures ou la mort (empoisonnement d’Alexandre Litvinenko, mort du Professeur Daghlian). D’autres effets se manifestent au niveau micro-cellulaires: casse de l’ADN, perturbation de la programmation d’apothose (processus par lequel des cellules déclenchent leur auto-destruction en réponse à un signal) ce qui créé les malformations. (cf poisson)
Poisson pris en Vésubie (06) suite au nuage de Tchernobyl
Dans la nature, l’uranium 235 se trouve à faible concentration (<1%) et les radiations naturelles sont à l'origine à 90% de radiation et 10% de contamination. En effet, la seule radiation venant du sol est verticale (toutes les radiations sont concernées lors d'un accident). Pour les activités humaines, on constate 10% de radiation et 90% de contamination, beaucoup plus dangereuse (fixation de l'iode sur la thyroïde, accumulation du strontium dans les os, car assimilé comme du magnésium).
Le seuil d'exemption (dérogation à la règle générale soumettant à déclaration ou autorisation les activités humaines impliquant des sources de rayonnement) est de 0,04 à 0,06 becquerel/gramme pour les radiations naturelles, et de 1 à 10 Bq/g pour les radiations provenant d'activités humaines (les valeurs sont différentes en fonction de l'élément considéré).
Dans un prochain article, les mensonges dénoncés au sujet du nucléaire.
Src photo poisson