Reforme.ma
Le débat sur la constitution est certainement le plus animé et les questions fustigent : l'Amazigh sera il une langue officielle ou nationale ou seule la double ethnicité arabo-amazigh sera citée. Le site reforme.ma a été ouvert pour enregistrer l'avis des internautes qui ne vont pas par quatre chemins refusant carrément certains articles et en proposant d'autres. Sur le site de bladi.net , le débat s'echauffe :
Seltana :
Suppression de l'art 19, amir el mouaminine et de ttes les lois liberticides
Ajout d'un article sur l'interdiction de toute corruption sous risque de peine très sévères
Redéfinition claire du rôle du Roi en le cantonnant à du symbolique et allocation de ses ressources selon un budget approuvé par une assemblée représentative et élue dans la transparence
Nationalisation de l'ONA
Interdiction au Roi de bouffer l'économie marocaine en limitant la concurrence à son profit
Interdire tte discrimination contre les RME
Inscrire l'égalité hommes - femmes
Reconnaître le berbère comme langue officielle mais pas forcément comme langue admin
Iwisntmazirt :
un gouvernement régional contrôlé par un parlement régional, des lois régionales, justice indépendante et régionale, police régionale, les impôts de la région à grande majorité investis dans la région, créer un fond de cohesion pour soutenir les régions pauvres et l'équilibre des régions. Pas de Wali, pas de gouverneur mais une commission qui veille à l'application des lois et qui rapporte directement au palais et au gouvernement central.
Les régions amazighes comme le Rif, le moyen atlas et les Souss vont avoir tamazight comme première langue officielle.
Aslaoui :
Différence entre les monarchies anglaises et marocaines :
au Royaume-Uni, c'est le premier Ministre qui écrit le discours de la Reine
au Maroc, c'est le Roi qui dit au premier ministre ce qu'il doit dire.
Seltana :
http://www.telquel-online.com/125/co...re_125_1.shtml
Constitution : L'article de toutes les passions
Qualifié de "supra-Constitution" par les uns, de "Constitution implicite" par les autres, le "superarticle" 19 du texte fondamental du royaume définit ainsi les pouvoirs du monarque :
"Le Roi, Amir Al Mouminine, Représentant Suprême de la nation, Symbole de son unité, Garant de la pérennité et de la continuité de l'État, veille au respect de l'Islam et de la Constitution. Il est le protecteur des droits et libertés des citoyens, groupes sociaux et collectivités. Il garantit l'indépendance de la Nation et l'intégrité territoriale du Royaume dans ses frontières authentiques."
Chacun des passages de cet article peut être sujet à quantité d'interprétations. "Représentant suprême", jusqu'à quel point ? Jusqu'au point d'assurer "l'intérim" du Parlement (l'expression est de Hassan II) en 1983-84, alors qu'aucune disposition constitutionnelle ne le prévoyait. "Garant de la pérennité et de la continuité de l'État", soit, mais qui est habilité à affirmer que l'une et l'autre sont menacées ? Et à justifier ainsi toutes sortes de décisions comme celle, fameuse, de faire de Driss Basri un ministre d'État en 1994 ? "Garant de l'indépendance de la Nation et de l'intégrité territoriale", fort bien. Mais dans quelles frontières ? Allal El Fassi estimait que la Mauritanie et le Hoggar (algérien) étaient des territoires marocains. Personne ne les a "garantis". Dans le même ordre d'idées, comment Hassan II a-t-il pu accepter le principe du référendum d'autodétermination pour le Sahara ? Mohammed VI, depuis, est revenu là-dessus.
Alors, l'article 19, une "fiche de poste" ? C'est, évidemment, bien plus que cela : une définition des pouvoirs royaux extrêmement large et suffisamment vague pour laisser la porte ouverte à toutes les interprétations possibles. Devinez qui est seul habilité à faire ces interprétations ?
Coolqc :
Modification de l'article 35 de la constitution:
Ou seul le Roi (après juste une consultation et pas un VOTE du parlement), peut proclamer ou retirer l'État d'urgence ou d'exception.
Article 39 ou les élus profitent de l'immunité, modifer pour qu,ils pourront être poursuivis en cas de flagrant délit. et aussi revoir leur honoraires et régime de retraite.
Même chose pour les Ministres concernant l'article 42.
Le plus important pour la Nation, égalité des chances loins de tout clientélisme (familial, politique, religieux ou économique), et ABOLIR TOUTE NOMINATION PAR DAHIR CHARIF ou Décret, Les nominations selon les compétences et expérience d'autres comme walis et gouverneurs supprimés et remplacés par système des élections.
Génération des années de plombs
La génération des années de plomb est perplexe devant les réformes annoncées au point de ne pas y croire, tellement pour elle c'est trop beau pour être vrai. Toute une vie de lutte pour la plupart, d'exile, de prison, de torture pour simplement pouvoir s'exprimer librement ou pour avoir le droit de formuler son opposition à la politique royale de Hassan II. Attendons pour voir disent certains, continuons à encourager les manifestations pour faire pression disent d'autres. D'ores et déjà, la commission de 18 membres nommée par le Roi est loin de faire l'unanimité. Sur le Blog larbi.org, certains vont jusqu'à citer la contradiction entre le discours royale et la nomination de la commission lui préférant une commission élue et représentative de l'ensemble des composantes de la société. Sur Politiquonaute, à la joie succède la déception à la suite de la repression de la manifestation de dimanche à Casablanca.
Toujours est il que la nouvelle constitution ne sera pas prête avant le mois de juin 2011 et sera soumise à débat et à référendum.
En attendant, les réactions dans le monde sont unanimes pour saluer la réactivité du Roi Mohammed VI qui a devancé les évènements et surpris les marocains. "La marche du million" a laquelle a appelé la puissante centrale syndicale l'UMT (Union Marocaine du Travail) pour le 20 Mars sera un test pour la monarchie. Celle ci et l'ensemble de la classe politique makhzénienne ne justifie pas l'organisation de nouvelles manifestations, mais les jeunes et les islamistes radicaux d'El Adl Wa El Ihsane veulent metre la pression, notamment sur le contenu de la réforme et précisémet l'article 19.
Sur France 24 Moulay Hicham, cousin du Roi et "Prince Rouge" salue l'annonce de ces réformes et évoque l'article 19 notamment le titre de commandeur des croyants "Amir Al Mouminin" comme une construction métaphysique récente.