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Au revoir L'Equipe... et merci

Publié le 15 mars 2011 par Pascal Boutreau

Voilà, fin du suspense et retour sur le blog....

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   Comme vous l'avez deviné à la lecture du titre de la news, j'ai donc décidé de quitter L'Equipe. Nouveau challenge professionnel du côté d'Equidia, la chaîne du dada. Une décision importante et réfléchie qui tourne une page entamée il y a bientôt quinze ans. Quinze ans, où j'ai été fier de participer à la grande histoire de ce monument de la presse, où au sein de la rédaction, j'ai croisé des gens passionnés, amoureux du sport (si si je vous assure). Je n'ai évidemment pas été toujours d'accord sur tous les traitements, mais ce fut un réel honneur de travailler dans cette rédaction où les journalistes, même s'ils peuvent parfois se tromper... comme tout le monde,  sont je peux vous l'assurer honnêtes.  

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Quinze ans d'émotions sportives, de rencontres à la fois de sportifs, de dirigeants, de confrères, de passionnés etc. Quinze ans qui forcément m'ont marqué. Difficile de ressortir des moments. Bien sûr, au-dessus de tout figurent les Jeux olympiques. A Athènes, j'ai eu la chance d'acrire mon premier papier de natation de ma carrière un certain 15 août, jour où Laure Manaudou décrochait l'or sur 400m. Toujours à Athènes, quel souvenir de cette finale du 100m en athlé. Ambiance électrique, frissons. Inoubliable. Et cette journée passée à Pékin : athlé le matin, demi-finale France-Croatie de hand en milieu d'am et pour finir la journée, Etats-Unis - Argentine de basket. Juste magique. Incomparable.

Dada
De ces quinze ans, reviennent aussi les images de la dernière ligne droite de Vincent Vittoz aux Mondiaux de ski de fond d'Oberstdorf en 2005, le succès du relais tricolore à La Clusaz avec tout le monde qui pleurait de joie (moi compris), la qualification pour la Coupe du monde de l'équipe de France féminine de foot à Saint-Etienne, en novembre 2002, le titre européen de Kevin Staut à Windsor, la victoire des Bleus dans la Coupe des Nations d'Aix-la-Chapelle, la montée en puissance du squash avec Thierry Lincou et Greg Gaultier, des moments de complicité avec l'équipe de France de tennis de table, de triathlon, etc. Des victoires mais aussi des moments plus intimes comme l'annonce de sa retraite par Jean-Philippe Gatien dans une obscure salle de la banlieue d'Innsbruck (au passage Philou se situe tout tout en haut de ma pyramide perso tant pour le sportif que pour l'homme... un grand grand monsieur).

Mais voilà, la petite flamme dont je vous parle régulièrement sur ce blog depuis des années, commençait à vaciller. L'opportunité que l'on m'a proposée constitue une formidable occasion de la raviver et de lui rendre son éclat d'antan.

La notion de défi est importante pour moi. Ce défi a souvent été sportif à travers les Ironman, les trails et autres courses un peu "corsées". Il n'y a pas de raison que cette quête du défi se limite au domaine sportif. La vie a besoin de piment. Le confort, ça va bien un moment mais à un moment ça devient ennuyeux. Il y a des trains qui passent. On peut les laisser filer ou monter dedans, sans forcément en connaître la destination. Vous l'aurez deviné, je suis plutôt adepte de la seconde solution. Alors banco !

Ma nouvelle vie professionnelle s'écrira donc désormais du côté de Colombes avec la responsabilité des sports équestres à Equidia et notamment  la découverte du commentaire sur les concours. Un nouveau monde, celui de la télé, au coeur d'un univers où j'ai eu l'occasion de prendre mes repères depuis plusieurs années. Avec là aussi une grande richesse et une grande diversité. L'équitation possède un passé des plus riches, une histoire et des histoires. "Le cheval c'est génial", nous dit la fédé... Je vais vite avoir l'occasion de le vérifier. Finale de la Coupe du monde à Leipzig fin avril Jumping de La Baule mi-mai puis les Europe de concours complet en Allemagne, ceux de saut d'obstacles à Madrid etc. Et bien sûr, dans 500 jours, les Jeux olympiques de Londres. Commenter les épreuves olympiques, voilà une sacrée perspective. 

Dans cette découverte d'une nouvelle facette de mon métier de journaliste (où je vais d'ailleurs reprendre mon vrai nom, à savoir Pascal Boutreau (on oublie le Grégoire du milieu)), je compte bien sûr rester fidèle à mes valeurs du sport, avec toujours en priorité la volonté de partager les émotions uniques que le sport peut générer. Volonté aussi de mettre en valeur les performances et le travail des champions. Avec toute l'équipe d'Equidia on va vous faire ça aux petits oignons ! Promis juré, on va vous faire aimer le dada !  (allez faire un tour sur le site d'Equidia pour avoir une idée www.equidia.fr)

Soyez rassurés (au cas où vous seriez inquiets), ce n'est pas pour autant que je vais me désintéresser de mes "petits" sports. Ils font aujourd'hui partie de mon identité. Pas question de couper les ponts avec tous ces milieux qui m'ont énormément apporté depuis des années et qui j'en suis sûr continueront de m'apporter. Par leur diversité, par leur richesse. Par la passion qu'ils véhiculent. Par les amitiés qui se sont forgées au fil des ans. Ce blog perso va donc reprendre son activité d'autrefois (et autant que vous soyez prévenus, je n'ai pas fini de vous gaver avec X-Factor). J'ai déjà lancé les pistes pour que le traitement de ces disciplines perdurent sur lequipe.fr . Pour faire style grande phrase bateau quand on ne trouve pas une chute à un papier : "une page se tourne, mais le livre est loin d'être fini".  "L'esprit du sport" n'est pas mort ! Hi ha !

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Evidemment, sur le plan purement sportif, je vais avoir quelques ajustements à effectuer. Pas sûr d'avoir le temps de m'entraîner comme par le passé. Même si le "manque de temps" est souvent une mauvaise excuse pour camoufler de la fainéantise ou une mauvaise organisation, les journées ne font que 24 heures et quelque chose me dit que mes journées vont être particulièrement bien occupées. Mon dos en vrac depuis un mois a coupé l'élan que j'avais repris depuis janvier. Pas un kilomètre de vélo en février. Même si je trottine à nouveau depuis quelques jours (put*** de courbatures!), Embrun a du plomb dans l'aile.  Bonne chose, j'ai déjà repéré la piscine olympique de Colombes... Les pneus du vélo sont également regonflés et avec la hausse des températures, je devrais vite repartir en Vallée de Chevreuse. Bref, beaucoup d'incertitudes qui devraient se dissiper dans les semaines à venir. En tout cas j'espère !

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Puisque c'est reparti, quelques news en vrac

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. Après la saison hivernale en salle ponctuée par les titres de Lille et surtout des filles de Cambrai (trop fortes les filles, trop forte Impériale Pif), le Championnat de hockey sur gazon a réattaqué. Les hommes depuis deux semaines et les filles le week-end prochain. Allez Mérignac !

. Mon dernier reportage pour L'Equipe aura donc été un séjour à Chypre pour y suivre l'équipe de France féminine de foot. Trois jours avec les Bleues (merci la fédé) en immersion au coeur de l'équipe avec une grande disponibilité de toutes les joueuses et du staff (merci à tous). Au final, la France a pris la 3e place du Tournoi avec trois victoires en quatre rencontres et une défaite hélas face aux Pays-Bas. Au cas où vous l'auriez oublié, la Coupe du monde féminine, c'est fin juin en Allemagne et ça va être génial. Allez lesz BleuEs !

. Toujours en foot fifilles, si vous êtes dans la région parisienne, tous au stade d'Evry-Bondoufle pour le quart de finale de Ligue des champions de Juvisy face à Potsdam. Un gros morceau puisque les Allemandes sont les tenantes du titre. Match ce mercredi à 19 heures.

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. Bravo à deux chouchous du blog avec la médaille de bronze de Coline Matel aux mondiaux féminins de saut à skis et surtout pour les exploits à répétition de Jason Lamy-Chappuis, champion du monde à Oslo et vainqueur le week-end dernier de sa seconde Coupe du monde. Lui aussi c'est un très très grand et fait partie de mon top des sportifs que mon passage à L'Equipe m'a permis de croiser.

. J'ai plein de retard que je vais essayer de combler au fil des news mais vous avez déjà assez à lire comme ça pour aujourd'hui...

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Allez, pour reprendre les bonnes habitudes, opération recyclage d'une chronique parue sur lequipe.fr ces dernières semaines.

Ggggg
Esprit, es-tu là ?

Les images des "derniers de la classe" font parfois sourire. La moquerie est facile. Trop facile. Loin de décrédibiliser un sport, la présence dans les grands événements d'athlètes très modestes renforce au contraire l'esprit de la compétition sportive.

Petit préambule pour tous ceux qui estiment que le sport est uniquement synonyme de compétition à outrance, que tricher ou simuler «fait partie du jeu», que «seule la victoire est belle», etc. Si telle est votre vision de l'activité sportive, une fois de plus cette chronique va vous énerver. Désolé.

Retour au sujet. Jeudi, ont débuté à Oslo les Championnats du monde de ski nordique. Dix jours qui s'annoncent fantastiques tant le peuple norvégien sait fêter et honorer tous les athlètes. Dix jours où l'on suivra de près Jason Lamy-Chappuis, notre champion olympique de combiné nordique, Coline Mattel, notre petite puce du saut à skis et bien sûr tous les fondeurs, à commencer par Vincent Vittoz, unique Français champion du monde (poursuite en 2005 à Oberstdorf, en Allemagne... quel grand moment !).

Ces Mondiaux ont été lancés par les épreuves de sprint. Victoire de la Norvégienne Marit Bjoergen chez les femmes où la jeune Laure Barthélémy a montré de belles choses (7e), et du Suédois Marcus Hellner chez les messieurs. Mais, le plus intéressant, en tout cas pour moi, s'était déroulé quelques heures plus tôt, lors des qualifications. On a ainsi pu y voir le Kenyan Philip Boit (trois participations aux Jeux olympiques en 1998, 2002 et 2006 et quatre Mondiaux), terminer sa course en 4'25'', ou encore le Vénézuélien Bernardo Baena, couper la ligne d'arrivée en 5'25'', attendu par son frère Cesar, 1'10'' plus «rapide» que lui, drapeau vénézuélien fièrement brandi dans le ciel norvégien. Loin, très très loin évidemment des 2'57'' du Suédois Jesper Modin, le plus rapide de ces qualifs'. Style peu académique, efficacité plus qu'aléatoire pour tous ces fondeurs... Mais est-ce là le principal ?

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Ces images rappelaient forcément celles du nageur de la Guinée Equatoriale Eric Moussambani lors du 100m des Jeux olympiques de Sydney, en 2000. Moussambani n'avait jamais nagé plus de 50m en bassin. Seul au départ de sa série après l'élimination pour faux départ de ses deux adversaires, Moussambani s'était fait prêté un maillot par un nageur sud-africain et des lunettes par un Canadien. Les images firent le tour du monde et passent encore régulièrement dans les bêtisiers. Au passage, pour ceux qui ont l'impression que Moussambani ne savait pas du tout nager, boucler un 100m en 1'52''72 (40'' au 50m), n'est certes pas une perf digne des JO, mais ce n'est pas non plus pathétique (faites le test à la piscine). Dans un article paru dans L'Equipe Magazine en décembre 2007, Benoit Heimermann rappelait la phrase, certes quelque peu excessive, du philosophe Albert Jaccard le lendemain de cet épisode : « Ne nous trompons pas de cible : les vrais bouffons, ce sont les autres, ceux qui exhibent leurs médailles et agitent leurs drapeaux ». A la vue de ces images, il y en a toujours pour critiquer la présence de ces modestes athlètes qui n'affolent pas les chronos ni les tableaux de statistiques. Genre : «faut pas rester monsieur, ici c'est sérieux». Mais ça dérange qui que ces "petites nations" viennent participer à la fête du sport ? Derrière chacun d'eux, si l'en veut bien se donner la peine de chercher un peu, on trouve souvent une histoire, un chemin tout aussi louable et respectable que celui des grands champions (voir ancienne chronique consacrée au Népalais Dawa Sherpa).

A force de vouloir tout professionnaliser, tout rationaliser, l'esprit originel du sport se dissipe. Au risque de passer encore pour un Bisounours (j'assume), j'aime ces images qui donnent un coup de fraîcheur sur le sport de haut niveau. Et surtout qui l'humanisent. D'ailleurs les publics, eux, ne s'y trompent pas. Moussambani avait bouclé ses derniers mètres sous les ovations des spectateurs australiens, tous debout. Jeudi encore, les Norvégiens ont réservé un formidable accueil à ces Kenyans, Vénézuéliens, Irlandais etc. Contrairement à quelques commentateurs bien-pensants à la moquerie facile (référence au 100m de Moussambami et évidemment pas à ceux d'Eurosport sur le ski nordique, comme toujours irréprochables), ils leur ont simplement témoigné du respect. Un des fondements du sport hélas trop souvent oublié.


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