Et ça n’a pas raté même dans les circonstances que l’on sait, au Japon, le chauvinisme français n’a pas voulu rater le coche pour se mettre en avant une fois de plus, à l’instar du président français Nicolas Sarkozy, qui n’y est pas allé par quatre chemin pour vanter la solidité et la fiabilité des constructions françaises en matière nucléaire. Dans son rôle de super VRP, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à citer l’exemple d’un réacteur EPR.(…) «L’EPR, je connais bien le chantier, j’y suis allé plusieurs fois. Je suis désolé de dire ça, mais on a la double coque ! Le principe de la double coque, c’est que si un Boeing 747 s’écrase sur une centrale, le réacteur n’est pas touché». Quelle assurance ! Les japonais sont les plus à plaindre dans cette vision avec leurs installations brinquebalantes qui pètent à la moindre secousse ! Il est vrai que pour avoir de bonnes installations pour le nucléaire il faut y mettre le prix et dans ce domaine, les français sont les plus chers, mais faudrait-il se ramener à dire que tout ce qui est cher est sûr pour autant ?
Les conséquences du séisme qui a secoué le Japon continue de soulever des vagues, tsunami mis à part, dans le microcosme nucléaire mondial où l’on se pose des questions sur la sécurité des sites. Les écologistes en tout cas n’en démordent pas pour condamner à tour de bras l’utilisation des matières fissiles comme source d’énergie. Rien de surprenant que les écologistes se saisissent de l’occasion pour ouvrir le débat poussant même à réclamer un référendum sur l’abandon du nucléaire en France. On assisterait alors à un bras de fer entre le gouvernement français et les écolos sur le terrain médiatique, et on commence à en voir des petits bouts d’ailleurs. Avec 58 réacteurs qui sont en service la France est bien dotée en centrale nucléaire et bien qu’aucun incident ne se soit déclaré, des centaines d’anomalies y sont en revanche recensées chaque année. De quoi alimenter les griefs des écolos à l’encontre du nucléaire sans toutefois pouvoir porter l’estocade pour autant. Mais il est bon aussi de savoir que vers la fin des années 1980, Tepco (Tokyo Power Electric Company), le géant japonais, premier producteur mondial privé d’électricité, avait falsifié une trentaine de rapports d’inspection de réacteurs nucléaires. Alors il ne faut pas trop s’étonner de la tournure que prennent les évènements. Une chose est sur : le désastre nucléaire que vivent les japonais a retenu l’attention du monde, et des investisseurs en particulier, faisant passer au second plan la situation déjà tumultueuse du Moyen Orient.