L'Italie vue par Pierre Villepreux

Mon expיrience en Italie Mon expיrience en Italie

Dans les annיes 80, j’ai eu le plaisir d’entrainer les Italiens. Dans cette pיriode passיe auprטs de la Fיdיration italienne, il s’agissait pour moi tout autant d’avoir des rיsultats que de construire le rugby dans ce pays de football, א savoir de lui donner surtout une meilleure visibilitי.

Je connais donc bien l‘Italie et les Italiens. J’ai vite compris de l’autre cotי des Alpes, que la France יtait pour eux, rugbystiquement parlant, la rיfיrence majeure. Le match contre les cousins franחais est dans leur esprit un moment toujours particulier et unique, il ne ressemble א aucun autre. C’יtait une pיriode oש le rugby italien n’יtait pas au top niveau. La compיtition europיenne dans laquelle יtaient engagיs les Azzuris ne les amenait pas א rencontrer le gotha international. Je n’irais pas jusqu’א dire que la Pologne, l’Espagne, la Russie, la Roumanie יtaient des adversaires qu’ils mיsestimaient. Certainement pas, mais le match de l’annיe, celui qui faisait briller leurs yeux, qui les amenait א dיpasser leurs propres capacitיs pendant 80 minutes, c’יtait bien le match contre la France, pas la grande France puisqu’il leur יtait opposי France B, la rיserve, mais quand mךme la France.

Jamais, je n’ai יtי dיחu de leur prestation et les scores toujours trטs serrיs sont le tיmoignage de cette capacitי א יlever leur niveau de performance, en tout cas, bien plus que contre les autres יquipes. Entre l’espoir de enfin rיussir et la crainte d’יchouer, c’יtait bien la premiטre attente qui יtait la plus forte, elle entretenait la motivation. Les prיparations de match contre la France avait de fait pour le jeune entraineur que j’יtais une autre saveur. Mais plus que le comment jouer, je perחus qu’il fallait, dans ce match particulier, tout autant se servir de l’יmotion qui transpirait dans les comportements et paroles. Une יmotion qui transcendait le collectif. Elle apportait cette agressivitי, ce dיsir impיtueux qui allait leur permettre de jouer א leur meilleur niveau. S’appuyer sur cette dimension mentale יtait incontournable puisqu’ils ne le disaient pas, mais le savaient que gagner contre la France grגce א leurs seules habiletיs rugbystiques du moment ne pouvait ךtre suffisant.

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