Ah ! Le con ! Veuillez m’excuser mais je n’ai pu me retenir de lâcher cette grossièreté. A ma décharge il faut reconnaître que lorsque l’on écrit des âneries d’un tel calibre, ça fait mal où vous savez quand on se relit. Je fais allusion à mon billet du 3 février.
Nous entrions dans l’année du Lapin – selon la cosmogonie Chinoise – et j’avais repris à mon compte ce qu’en prévoyaient les experts du calendrier astrologique asiatique, je cite « Il est bien peu probable qu’on assiste à de grands bouleversements en une année du Lapin si l’on en croit la tradition ». Ah ! Les cons !
Si vous relisez mon billet, vous noterez que j’y mettais un léger bémol aux regards des évènements qui débutaient en Tunisie et en Egypte mais j’étais loin d’imaginer que le Lapin nous ferait faux bon. L’année vient à peine de débuter et j’ai déjà noté dans mon carnet nécrologique, les inondations en Australie en janvier, le tremblement de terre à Christchurch en Nouvelle-Zélande en février et en mars le séisme suivi d’un tsunami au Japon – déjà gratiné en lui-même – qui maintenant se poursuit en catastrophe nucléaire !
Chaque heure qui passe voit la situation se dégrader. Les télés qui diffusent de l’information en continu sont scotchées sur le Japon, les mêmes images passent et repassent en boucle jusqu’à ce qu’une nouvelle vidéo vienne la remplacer, les commentateurs parlent, parlent, les politiques apaisent, apaisent, les scientifiques disent ne pas tout savoir de la situation à l’heure où ils s’expriment et tout le monde laisse entendre que le gouvernement nippon ne dit pas ce qu’il en est pour ne pas paniquer la planète. Les cons ! On n’attend pas leur signal pour avoir les jetons !
Du coup, les médias pour élargir le champ de leurs reportages, s’extasient ou s’étonnent – car ce n’est pas ce qu’ils avaient prévu de nous montrer – devant la réaction pleine de dignité et de retenue des Japonais face à ce drame qui les frappe de plein fouet. « Les dégâts entraînés par des désastres naturels qui rappellent la puissance de la nature ont enraciné en eux un sentiment d’impermanence, rappelle le spécialiste des religions Tetsuo Yamaori. Il conduit à une conception de la mort comme partie intégrante de la vie. Ce qui n’écarte ni l’infini chagrin de la perte des êtres chers, ni l’effroi. (…) Les Japonais n’exultent pas leur révolte contre l’inexorable ou leur chagrin. Ils en souffrent silencieusement. » Le Monde 15/03/2011.
Les malheureux ne peuvent même pas fuir, ils vivent sur une île soumise aux séismes de toute part. Ils sont faits comme des rats ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés… » Putain de Lapin ! … n’a jamais écrit La Fontaine.