La préservation du modèle Français en matière de protection sociale passe par une diminution de la consommation médicale sur le territoire hexagonal. En effet, l’Assurance Maladie ainsi que les mutuelles santé ne pourront pas continuellement faire face à cette croissance dans la mesure où les finances publiques exposent leurs limites depuis quelques décennies maintenant. En outre, les mutuelles santé ne seront pas en mesure d’assurer des compensations de trop grande ampleur puisqu’elles existent exclusivement sur le fondement des cotisations payées par les membres. Dans cette optique, seule une politique drastique de réduction des coûts médicaux en France est de nature à favoriser le retour à une situation acceptable. Néanmoins, il ne s’agit pas pour les mutuelles santé ou l’Assurance Maladie de tenir un discours en vertu duquel il est de bon aloi de renoncer aux soins de qualité. En revanche, il est aujourd’hui indispensable de rationnaliser la consommation médicale mais cette nécessité semble avoir été comprise puisque les derniers chiffres témoignent d’une croissance modérée des dépenses liées aux soins de ville.
En ce sens si la progression des dépenses de soins infirmiers est en léger recul par rapport à 2009 (+8,2% en 2010 contre 9.3% en 2009), c’est en raison de l’effet prix : l’impact des revalorisations tarifaires des infirmiers, mises en œuvre en avril 2009, est moins élevé en 2010 qu’en 2009 (+1.5% versus +3.3%). En revanche, les volumes de soins infirmiers progressent plus vite qu’en 2009 (+6,5% contre +6%). Les soins infirmiers constituent l’un des rares postes dont la dynamique ne se ralentit pas. Celle-ci est soutenue par une progression très rapide des effectifs d’infirmiers libéraux, en hausse de près de 5% par an sur les trois dernières années (graphique ci-dessous). Rappelons également que les dépenses de soins infirmiers sont fortement concentrées sur les personnes âgées et qu’elles sont donc, plus que d’autres soins, impactées par le vieillissement de la population. Celui-ci n’explique cependant que 2 points de la croissance des volumes sur les 6 à 6,5 constatés chaque année.