La preuve ? l'Usine Nouvelle nous relate dans son dernier numéro (n°3085 page 39) l'action de l'égérie UMP sous la rubrique "Sous les projecteurs". Une photo de la député devant le cortège des manifestants, bravant micros et caméras avec cette légende "Nadine Marano, candidate UMP à la mairie de Toul lors de la manifestation des salariés des Kleber le 18 janvier." S'ensuit une tribune de l'intéressée sur le thème « Fermer propre Kléber », thème que nous évoquerons plus après.
Remarque du lecteur moyen que je suis, voilà une députée qui va sur le terrain, s'implique, prend les problèmes à bras-le-corps. Comme elle est candidate à la Mairie, en plus l'article tombe plutôt bien mais c'est normal, elle se bouge.
Remarquez qu'après enquête, la maire actuelle de Toul participait également au défilé mais il n'en était pas fait écho.
Pire, Nadine Morano n'y a pas participé.
Et pour cause comme nous le raconte l'Est Républicain du 19 janvier.
"1.500 manifestants dans les rues de Toul, hier après-midi, pour exiger à nouveau le maintien de l'usine. La députée a été priée de quitter le cortège. Dans les premières minutes, l'atmosphère est bon enfant. Pancartes et banderoles fleurissent. Les paroles du "Chiffon rouge", de Michel Fugain, s'échappent de la sono.
Le cortège s'apprête à quitter le parking de la gare SNCF quand soudain, des huées et sifflets stridents changent le ton de la manifestation. La députée Nadine Morano vient d'arriver et, visiblement, sa présence n'est pas souhaitée. Les quolibets fleurissent, les noms d'oiseaux volent dans un climat soudainement très tendu. "Elle n'a rien à faire là, elle vient nous provoquer", lâchent, excédés, des manifestants. Entourée de militants devenus soudainement gardes du corps, l'élue tente de s'imposer. En vain. Quelques secondes plus tard, elle doit quitter les lieux." Est Républicain - 19 janvier
Du coup la rubrique de l'Usine Nouvelle parait bien orientée et peu représentative de ce qui se passe réellement sur ce territoire...
Un mot sur ce positionnement de plus en plus répandu chez les élus politiques de tous bords : le fermer propre ; la fermeture d'entreprise ne se discute pas surtout si elle s'accompagne de plans sociaux particulièrement "attrayants".
"Il n'y aura pas de licenciements secs" entend-on ce qui doit signifier qu'il existe des licenciements mouillés mais je peine à les définir. "Les indemnités sont équivalentes à deux ans de salaires", "une cellule de reclassement est en place" autant de propos presque joyeux, presque ambitieux comme si la disparition d'un site de 850 personnes n'a aucune incidence sur le travail intérimaire local (remplacés par les reclassés ne deviennent ils pas chomeurs ?), les sous-traitants, les services publics, le bassin de vie entier ?
Notre économie peut elle ainsi se satisfaire d'aller de plans sociaux en plans sociaux. parce que des inaugurations célébrant des implantations, ça reste anecdotique...
Non car l'heure est venue d'un nouvelle formule magique, la revitalisation. Formule dont on sait qu'elle coûtera trés cher en argent public mais dont les objectifs et encore moins les résultats ne sont fixés.
Pas grave l'important était de se montrer devant micros et caméras.
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