Le week-end passé, en suite de la perte d'un être pas cher, Michelle Black a expérimenté les affres de l'indivision. Il s'agit de se partager, entre héritiers, des bricoles sans importance outre les objets et meubles de valeur pour lesquels la présence d'un arbitre sera nécéssaire si on veut éviter les effusions de sang. Non, pas de bataille en règle "Chez ces gens-là", comme disait Brel, tout se fait sur le mode subtil, par la bande. On ne dit jamais ce qu'on pense réellement, on affiche un sourire poli et on se met au travail, on vide les armoires, on s'extasie devant un vieux vison dont la coupe n'est plus vraiment tendance et on espère que l'autre ne va pas jeter son dévolu sur la macabre pelisse. Pas de danger, l'autre (Moi, en l'occurence) s'est jurée de ne jamais porter de vêtements en fourrure du fait de son engagement envers la cause animale.Ouf! De l'autre côté, on respire. Le sourire se fait plus large et on enfouit, à la vitesse v prime, le vison dans une valise.A mes côtés, Jules me fait signe de me calmer. Il me connait, j'ai un mal fou à dissimuler ce que je pense et, de plus, je ne suis pas vénale, le fric n'est pas ce qui m'excite le plus dans la vie. Donc, regarder ces gens se battre dans de telles circonstances m'amuse plus que cela me contrarie. Point d'Hermès parmi les sacs à mains, pas même un Birkin caché dans une housse de plastique. Dommage car, mis à part sa valeur et sa notoriété, je considère le Birkin comme une petite oeuvre d'art. Même sur ebay, pour avoir le plaisir de détenir le moindre petit Kelly d'Hermès, il faut débourser une fortune. Nous continuons l'inventaire car c'est bien de cela qu'il s'agit et sans aucun état d'âme mais, au contraire, avec une froideur qui me glace le sang, les autres continuent de vider et pour ce qui est des produits alimentaires et autres, on divise tout: les sucres, les chocolats, les confitures, les bouteilles d'eau et de vin (Là, ça devient intéressant!), les produits de lessive et j'en passe et des meilleures. La journée se termine, épuisante, déstabilisante d'un point de vue émotionnel. Je suis vidée, je n'en peux plus et j'ai envie de m'enfouir au bout du monde. A 13h., cet après-midi-là, quelqu'un a allumé la télévision et sur l'écran ultra plat, une masse d'eau emportant tout sur son passage, maisons, véhicules, cables électriques, êtres humains, animaux a déferlé sous nos yeux. Le Japon était et est encore en train de vivre une des plus grandes catastrophes de son histoire. Quant à nous, nous avons poursuivi notre misérable comptage: 20 sucres pour toi, 10 chocolats pour moi...etc.....etc...No comment.
Le week-end passé, en suite de la perte d'un être pas cher, Michelle Black a expérimenté les affres de l'indivision. Il s'agit de se partager, entre héritiers, des bricoles sans importance outre les objets et meubles de valeur pour lesquels la présence d'un arbitre sera nécéssaire si on veut éviter les effusions de sang. Non, pas de bataille en règle "Chez ces gens-là", comme disait Brel, tout se fait sur le mode subtil, par la bande. On ne dit jamais ce qu'on pense réellement, on affiche un sourire poli et on se met au travail, on vide les armoires, on s'extasie devant un vieux vison dont la coupe n'est plus vraiment tendance et on espère que l'autre ne va pas jeter son dévolu sur la macabre pelisse. Pas de danger, l'autre (Moi, en l'occurence) s'est jurée de ne jamais porter de vêtements en fourrure du fait de son engagement envers la cause animale.Ouf! De l'autre côté, on respire. Le sourire se fait plus large et on enfouit, à la vitesse v prime, le vison dans une valise.A mes côtés, Jules me fait signe de me calmer. Il me connait, j'ai un mal fou à dissimuler ce que je pense et, de plus, je ne suis pas vénale, le fric n'est pas ce qui m'excite le plus dans la vie. Donc, regarder ces gens se battre dans de telles circonstances m'amuse plus que cela me contrarie. Point d'Hermès parmi les sacs à mains, pas même un Birkin caché dans une housse de plastique. Dommage car, mis à part sa valeur et sa notoriété, je considère le Birkin comme une petite oeuvre d'art. Même sur ebay, pour avoir le plaisir de détenir le moindre petit Kelly d'Hermès, il faut débourser une fortune. Nous continuons l'inventaire car c'est bien de cela qu'il s'agit et sans aucun état d'âme mais, au contraire, avec une froideur qui me glace le sang, les autres continuent de vider et pour ce qui est des produits alimentaires et autres, on divise tout: les sucres, les chocolats, les confitures, les bouteilles d'eau et de vin (Là, ça devient intéressant!), les produits de lessive et j'en passe et des meilleures. La journée se termine, épuisante, déstabilisante d'un point de vue émotionnel. Je suis vidée, je n'en peux plus et j'ai envie de m'enfouir au bout du monde. A 13h., cet après-midi-là, quelqu'un a allumé la télévision et sur l'écran ultra plat, une masse d'eau emportant tout sur son passage, maisons, véhicules, cables électriques, êtres humains, animaux a déferlé sous nos yeux. Le Japon était et est encore en train de vivre une des plus grandes catastrophes de son histoire. Quant à nous, nous avons poursuivi notre misérable comptage: 20 sucres pour toi, 10 chocolats pour moi...etc.....etc...No comment.