Une chronique de l’adolescence qui sonne juste.
Je n’ai pas lu les précédents succès de la suédoise Katarina Mazetti, dont Le Mec de la tombe d’à côté qui a apparemment fait un carton, et j’ai acheté celui-ci : Entre Dieu et moi, c’est fini presque uniquement attirée par la couverture (oui, je le confesse, ça m’arrive relativement souvent, et croyez-le ou non (associé aux maisons d’édition), ça paye plus fréquemment qu’on pourrait le croire). L’illustration, je le signale donc, est de bobi+bobi, dont je ne saurais trop vous recommander de visiter le blog (en cliquant sur son nom), ses peintures sont assez géniales.
Bref. Le livre, donc. Eh bien, je l’ai beaucoup aimé. Ce n’est probablement pas un chef-d’oeuvre de la littérature qui restera pour les siècles à venir, mais ce n’est pas non plus une lecture si anodine que ça. Parce qu’il a sa petite musique, et qu’il capte particulièrement bien la difficulté d’avoir seize ans et des complexes, le besoin absolu d’être différent(e) des autres, tout en ayant absolument besoin de ne pas se sentir extra-terrestre non plus. Le livre mélange, à travers le portrait de Linnea (la narratrice) et celui, en creux, de Pia sa meilleure amie désormais morte, gravité (avoir seize ans c’est sérieux, contrairement à ce que dit le poète, et un deuil n’a pas son pareil pour vous lester durablement) et les bulles de grains de folie qui scellent les grandes amitiés. Et celle-ci, fusionnelle quoique Pia conserve jusqu’au bout sa part de mystère, est palpable tout au long des pages, elle vous rappelle des souvenirs. L’attachement, la complicité, la dépendance, l’admiration ressentis par deux jeunes coeurs qui s’éduquent aux sentiments, et se frottent à la vie rugueuse, bien obligés.
Récit d’une éducation en quelque sorte. Par petites touches impressionnistes, avec une tragédie en arrière-plan. Un joli tableau, qui vous accroche l’oeil par la justesse des proportions, des couleurs et des contrastes.