Mais qu'importe Ronan, que j'avais déjà bien dans le nez, s'est montré particulièrement incisif à l'égard de nos voisins d'Outre-Manche soulignant qu'ils ne mangeaient rien et leur a préparé de particulièrement insultantes boulettes d'escargots. Les autres sont également partis du principe éculé que les anglais ne mangeaient que des fish and ships, et comme pour les enfants, ont pané à peu près tous leurs ingrédients.
Comme j'aimerais que Gordon vienne leur filer un mérité coup de pied au cul à ces grands chefs en herbe imbus de leur personne...
Le jury composé de la fine-fleur des journalistes anglais médiatiques a été particulièrement virulent avec les plats proposés et je ne peux que confirmer que l'andouillette a un goût de merde... Finalement, Fanny et son boudin noir ont gagné cette première épreuve emportant un gain absolument nul qui n'était pas du tout un avantage décisif pour la suivre. J'adore le deux poids, deux mesures dans les gains du premier jeu. Certains ont eu le droit à une immunité et d'autres gagnent « un avantage décisif pour la suite de la compétition » qui n'en est jamais un dans les faits...
Bref, on nous avait promis le retour de la guerre des restos et nous n'avons pas été leurrés. Pour cette deuxième édition de cet événement majeur, les équipes ont pour une fois été constituées de manière équitable sur la base du sexe des participants, les deux groupes comptant un candidat plus fantasque, un leader naturel et un bon professionnel. Chez les garçons, Ronan a pris la direction des opérations, tandis que les filles Fanny a fait de même. Les mecs ont exclu Pierre Sang du groupe ; les filles ont relégué Tiffany au rang de « pupuce » chargée des corvées.
Je vous épargne le chapitre « D&co », douze heures pour défigurer un local pour en arriver au moment crucial où le jury sélectionné pour l'occasion a déboulé dans le restaurant des garçons, « le jardin des garçons », et celui des filles, « L cuisinent ». Déjà rien qu'à l'appellation, le nom du vainqueur semblait tout désigné...
Le jury comptait Dave, sous-titré pour l'occasion, et sa partenaire d' « incroyable talent », des danseuses filiformes, un ancien critique gastronomique et quelques candidats de l'an dernier.
Les garçons ont été les premiers mis sur la sellette. Pierre Sang en salle a fait des miracles, tout comme la décoration des lieux et les lapins que Ronan avait eu la brillante idée d'installer à proximité des tables. A l'inverse, Tiffany souriante et avenante a sauvé la mise à ses grandes copines, odieuses avec elle pendant toute la journée, et fait avaler au jury leur bar pas cuit.
Au final avec 14 voix sur 15, moins celle du toujours très agaçant Benjamin Khalifa, les filles l'ont emporté haut la main face aux garçons. L'histoire ne dit pas comment Ronan a digéré ce cuisant revers, lui, qui est pourtant chef de son propre restaurant.
L'épreuve de la dernière chance centré autour du canard a logiquement profité à Pierre Arthur, Pierre Sang a eu à nouveau chaud aux miches, mais à ma grande satisfaction Ronan a été enfin éliminé.
Je sais que je suis lu par une partie du fan club de Pierre Sang, qui est certainement un très bon cuisinier et un charmant garçon, mais s'il pouvait éviter de suer en permanence à la caméra, je lui en serai reconnaissante. Cependant, j'avoue que face à l'attitude inacceptable des deux groupes qui ont relégué leurs canards supposés boiteux à de basses besognes, la cote de sympathie des deux outsiders remonte.
A ce stade du jeu, on se demande si Tiffany pourrait ou pas jouer les trouble-fête dans la compétition. En tout cas, elle est clairement tenue à l'écart de l'épreuve de la dernière chance qui pourrait certainement lui coûter sa place, comme à la très dirigiste Fanny d'ailleurs.