Quelques brèves

Par Mauss

Hier à Paris, chez Ledoyen (*** michelin), quelques Domaines bourguignons de renom présentaient quelques cuvées.

Parmi les présents : Dominique Lafon, Faiveley, De Montille, Grivot, Roumier, Mugnier, Domaine Leflaive, Tollot-Baut, Méo, etc… Du beau linge !

Le gros problème avec ce type d'événement… c'est leur succès ! Incroyable la foule qui se pressait sur les Champs-Elysées pour venir taster ces vins de prestige ! La Bourgogne a le vent en poupe, c'est incontestable. Avec l'immense bémol que la plupart du temps, ces producteurs de renom devaient prononcer le mot "non" quand les amateurs demandaient, à voix douce, s'il y avait quelques chances de pouvoir acquérir quelques bouteilles de ces beaux vins.

Quelles leçons tirer de cet événement ? 

Le vin fascine plus que jamais, et surtout les jeunes générations qui étaient là, totalement attentives aux discours et commentaires des producteurs. Quelques soient les stupides campagnes de dénigrement où la présentation de l'alcool se fait via des images de vins et non d'apéritifs (lobby, lobby), le sage sait séparer le grain de l'ivraie. Qu'on arrête ces stupides informations sur le nombre de verres qu'on aurait le droit de boire ou pas : chacun doit garder son libre arbitre, toujours naturellement dans la mesure où il respecte autrui et les lois concernant la circulation automobile. La France a un patrimoine culturel et historique unique en matière de vins, et cette lente destruction par des entités qui veulent absolument qu'on vive longtemps malheureux restera une des plus fortes aberrations de notre époque.

L'organisation d'un tel évenement.

Là, malgré toute la bonne volonté de Ledoyen, dépassé par un succès conséquent, il faut que ce genre d'événement soit préparé de façon plus professionnelle : besoin impératif d'un sommelier par domaine, qui serve les amateurs, ce qui laisse plus de temps au propriétaire pour parler de ses crus. Et la température de la salle doit être bien mieux contrôlée. Probablement qu'il faudrait aussi que les propriétaires fixent des plages horaires pour les invités, de façon à éviter des bousculades. Mais bon, ne mégotons pas : ce fut un grand moment de vin.

J'en profite pour avertir nos amis belges des dégustations remarquables organisées par François Rosenfeld à Bruxelles, et qui sont présentées sur son site : ICI . Cela donne envie de prendre le TGV Paris-Bruxelles pour ces beaux moments de présentation de domaines européens, et en profiter pour quelques agapes belges capables de satisfaire les honnêtes appétits qui sont les nôtres.

Ce que fait là la Bourgogne devrait servir d'exemple à toutes les régions. je sais que la Loire, l'Alsace et probablement d'autres le font également. Mais voilà la preuve que, de nos jours, il faut se déplacer, mouiller la chemise, pour bien se faire connaître. Rien ne vaut le contact personnel avec un propriétaire. Bravo pour ces initiatives !

Demain, les primeurs !

Avant un départ pour un trop bref voyage en Argentine pour y présenter la prochaine édition du WWS à Villa d'Este, on fera une interview majeure à Bordeaux pour une présentation des caractéristiques du millésime 2010 qui va être dégusté lors de ces folles semaines "primeurs" qui commencent en rive gauche et droite.

Compte-rendu ce week-end auplus tard.

Les américains arrivent, et le reste du monde ne va pas tarder à courir les départementales de l'Aquitaine. Comme l'an dernier, avec quelques membres du GJE, nous commencerons par les vins de Clarence Dillon à La Mission Haut-Brion, puis le chemin classique qui passera par Pape-Clément, Rauzan-Ségla, Lascombes, Léoville-Poyferré, Mouton-Rothschild et autres beaux noms de la rive gauche. La veille, on prendra soin de déguster tranquillement les vins conseillés par Stéphane Derenoncourt ( il les présente aussi le 28 à Paris au George V), les crus de Gérard Perse, Catherine Péré-Vergé, les vins du CRD et autres Ausone de la rive droite. Avec au milieu une petite session GJE d'une vingtaine de crus (aveugle totale) qui apportera son lot de surprises, n'en doutez pas une seule seconde !!

Que l'UGCB soit encore vivement remerciée pour la mise en place conséquente des dégustations, aveugle ou non, des crus de ses Membres. Cette association fait là un travail dantesque et, c'est clair, Bordeaux veut garder ce rang unique de "majeur" du vin. Ils en ont les moyens.

Comme d'hab, on regrettera que trop de propriétés copient les premiers en ne présentant leurs vins qu'à la propriété, ce qui implique des déplacements prenant du temps et ne permet pas, à ceux qui le souhaitent, de les déguster à l'aveugle. Mais heureusement que certaines maisons de négoce offrent à quelques privilégiés, la possibilité, de façon très professionnelle, de déguster calmement les grands noms acceptant cette solution.

Bertrand Le Guern va préparer ses tableaux récapitulatifs qui, de loin, seront les sources les plus fiables des diverses opinions principales qui seront mises en ligne sur son site.On en parlera en détail le moment venu.

Ce qui sera suivi très attentivement : à quel point le choix d'un artiste chinois pour le millésime de Mouton-Rothschild va t'il doper les ventes de ce premier en Chine, alors même que le contexte économique actuel est quand même l'incertitude. Verra t'on les classés attendrent Vinexpo pour sortir leurs prix ?

A suivre…

J'apprends que Monsieur Pinault (Château Latour) vient d'acquérir Château Grillet, ce nom mythique entre tous. Gageons que Monsieur Arnaud (LVMH) ne va pas tarder à une annonce majeure… en Bourgogne ?

Va savoir, Charles !