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Notre époque concrétise nombre des fantasmes des auteurs de science fiction du passé. Pourtant dans notre société high tech qui repousse les limites du possible, voilà où nous en sommes : Dukan et sa diète protéinée ou Cohen et son régime hypocalorique. En terme d’alimentation, on n’aurait pas fait tant de progrès que ça. J’en veux pour preuve une citation d’Hippocrate qui n’a pas pris une ride : “Que ta nourriture soit ta première médecine.” Mais voilà qu’une nouvelle venue pointe son nez au rayon médecins de la minceur : le Docteur Florence Solsona. Certes, cette jeune généraliste nutritionniste au physique svelte n’a pas encore développé un talent oratoire comparable à celui de ses célèbres concurrents. En revanche, elle a de solides références qui rendent son discours crédible (diplômée de diabétologie et de psychosomatique) et elle propose face aux kilos superflus (mais aussi au simple déséquilibre alimentaire) une stratégie séduisante.
J’ai eu la chance de la rencontrer et elle m’a confié : “Ce que j’écris correspond à ce que je conseille à mes patients. Il n’y a aucune formule magique. Juste la volonté de réconcilier les gens avec la nourriture en tant qu’élément indispensable à une vie épanouie.”
Car à son avis, la volonté de mincir induit un terrible effet pervers : elle crée un rapport passionnel au contenu de notre frigo. Un rapport qui s’apparente à de l’amour vache. Plus on se focalise sur l’alimentaire, plus on est attiré, parfois jusqu’à l’obsession, par ce qui en quantité excessive, va nous faire grossir.
Autre constat du docteur Solsona : la plupart des gens pensent davantage à leur poids qu’à leur santé. Or si l’on a une alimentation déséquilibrée, on peut présenter des carences avec un poids normal. C’est le cas lorsque l’on supprime des aliments utiles pour les remplacer par des friandises pauvres en nutriments essentiels.
De nos jours, une silhouette mince et tonique est présentée comme un idéal à atteindre. Les gens pensent à leur poids, ils se regardent d’un oeil critique et donc anxiogène.
Au contraire, si l’on désire être acteur de sa vie, on doit plutôt penser en terme de santé. Une santé qui seule nous assurera de faire face aux défis qui ne manquent pas.
Alors, le dilemme est-il insoluble ? Ne peut-on concilier l’envie de croquer la vie et celle de se plaire pour être plus sûr de soi ?
Justement si, et c’est tout l’intérêt de la méthode.
Ici, pas question de monodiète ni de grammage précis.
Une fois que l’on a déterminé quel type de mangeur on est (grignoteur pressé ou gros mangeur monotone par exemple), on reçoit des conseils adaptés à chaque cas pour améliorer son hygiène alimentaire par touches successives.
Les trois seuls mensonges du livre tiennent dans le titre, La soupe minceur, le régime de celles qui ont toujours faim
Soupe. On s’imagine en effet que l’on va devoir s’enfiler exclusivement des litres d’une soupe miracle (comme la soupe au chou que de nombreuses femmes ont essayé avec détermination jusqu’à en découvrir l’inefficacité sur les moyen et long termes et surtout les effets intestinaux, quant à eux très rapides).
Régime. Le mot évoque restriction quantitative, suppression de certains aliments et saladiers entiers de ce que les carnivores nomment ironiquement de l’herbe.
Enfin, on croit qu’il faut être une femme “qui a toujours faim” pour être concernée par le contenu de ce livre.
Faux et trois fois faux !
Au fil des pages, on (ré)apprend la composition de repas équilibrés, la place nécessaire des petits plaisirs et effectivement, on se voit proposer de commencer le repas par une soupe légère pour être plus vite rassasiée en mangeant la suite du repas.
Voilà ce que vous trouverez dans l’ouvrage du docteur Solsona : du bon sens et les moyens de faire la paix avec la nourriture et avec vous. Plus 150 menus pour faciliter le retour de la diversité alimentaire et 100 recettes de soupes élaborées en collaboration avec le chef Rosalba de Magistris.
Avec tout ça, on va tous tenir la grande forme. De là à dire que l’on va se remettre à grandir, il faut être clair : après la fin de la croissance, manger sa soupe ne change pas la taille des gens. Mais ça peut réduire leur tour de taille, ce qui n’est déjà pas si mal...