Titre : Hécate & Belzébuth
Scénariste : Stéphane Melchior-Durand
Dessinateur : Loïc Sécheresse
Parution : Janvier 2011
« Hécate & Belzébuth » est une bande dessinée parue en janvier dernier. Vendu au prix de 16,50 euros, il est édité chez « Manolosanctis ». Cette maison d’édition est particulière. Créée en 2009, elle s’adresse à la fois aux internautes et aux jeunes auteurs émergents. Le choix des ouvrages publiés combinent les préférences des internautes et les sélections éditoriales. J’ai été attiré vers cet album par ses auteurs. En effet, je suis un grand fan Stéphane Melchior-Durand et Loïc Sécheresse. Je ne les remercierai jamais assez d’avoir écrit il y a quelques années « Tozoïd et Vula » qui conte les aventures de spermatozoïdes voulant conquérir une ovule. J’avais eu l’occasion de me faire dédicacer cet album. Mais tout cela est une autre histoire. En effet, je me suis plongé dans ce nouvel opus de format moyen. La couverture est d’excellente qualité. Elle nous présente un Belzébuth en train de copuler avec une jolie dame qu’on suppose être Hécate. Le bouquin se compose de quatre-vingt-dix pages de texture agréable.
L’histoire se décompose en plusieurs aventures. Le héros est Belzébuth. Il est gardien des Enfers et cela le saoule. Heureusement, arrive la jolie sorcière Hécate pour égailler son quotidien. Il mène alors une vie amoureuse haute en couleur. Au cours de leur quotidien, on rencontre Saint-Georges, des âmes damnés ou encore un Cerbère gardien des Enfers. Une chose est sûre, l’amour avec « Belzé », c’est rock’n roll !
La narration se décompose en plusieurs chapitres allant d’une à une dizaine de pages. Le thème est original. En effet, le fait de tourner en dérision les codes de l’Enfer a attisé ma curiosité. Le ton est donc léger et décalé. Le fait que l’album se décompose en plusieurs scènes offre une trame rythmée. Il est également agréable de découvrir un opus composé d’autant de pages surtout quand le plaisir est au rendez-vous.
La première histoire, la seule dessinée en couleur, nous présente les personnages et le contexte. Elle se conclue souhaitant la bienvenue en Enfer à Hécate. Je la trouve très réussie. En effet, on est tout de suite dans le bain. Belzébuth nous est vite sympathique. Bref, on est dans notre fauteuil ou sous notre couette en bonne compagnie. De plus, cette première rencontre nous fait découvrir Saint Georges ou encore Cerbère. Cela a pour effet de nous faire comprendre que cet album est également une vision délurée de l’univers mythologique, ce qui n’était pas pour me déplaire. Au fur et à mesure de la lecture, les aventures se succèdent. On rit souvent avec plaisir. La maladresse et les excès de nos tourteaux ne nous laissent pas indifférents. Par contre, je suis un petit peu déçu par le fait qu’il n’apparaît pas tant de personnages mythiques que cela. Finalement, le casting était quasiment complet une fois passées les dix premières pages. Je trouve cela un petit peu dommage. Néanmoins, cela ne gâche pas plus que cela notre lecture qui reste agréable. Je trouve que les différents épisodes sont globalement d’une qualité équivalente, ce qui n’est pas la moindre des qualités dans ce type d’opus.
Côté ambiance, il va sans dire qu’on est dans le grand délire. Il faut dire qu’on serait déçu si le grand Belzébuth avait une vie de couple calme et routinière. D’ailleurs, on se prend très vite de sympathie pour notre héros. Il en devient surprenant de se dire que Belzébuth est un pote qu’on aimerait bien avoir. Il va sans dire que les gaffes et les maladresses se succèdent pour notre plus grand bonheur. Le fait de faire fonctionner des figures mythologiques avec nos codes sociaux actuels créent un grand nombre de situations originales qui sauront solliciter nos muscles zygomatiques. On peut donc dire que la lecture se déroule dans une atmosphère bon enfant qui fait oublier la grisaille quotidienne et les éventuels soucis de la journée.
Côté dessins, je n’ai eu aucun mal à retrouver le style des auteurs. C’est vraiment la même patte que celle de « Tozoïd et Vula ». Ils ne sont pas classiques et auront peut-être du mal à satisfaire les adeptes d’une ligne moins excentrique. Cela n’a pas été mon cas. En effet, le côté déglingué et tout en courbe s’accorde parfaitement au côté déluré de l’ensemble. Comme je l’ai sous-entendu précédemment, seul le prologue est colorisé. Cela le démarque du reste de l’album qui oscille entre les tons noir, gris et blanc. Je trouve que ce choix est judicieux. En effet, les dessins sont particuliers et les cases relativement remplies. Je pense que tout coloriser aurait surchargé un petit peu la lecture. Mais cela ne reste que mon avis.
Pour conclure, « Hécate & Belzébuth » est un ouvrage intéressant que j’ai pris plaisir à découvrir. Je pense que je n’hésiterai pas m’y replonger régulièrement. Le thème est intéressant et les gags font souvent mouche. Néanmoins, je reste persuader que cet album aurait pu prendre une plus grande ampleur en faisant intervenir davantage de personnages. Cela aurait pu offrir aux auteurs d’autres cordes humoristiques. Malgré tout, je le conseille aux adeptes du genre qui, je pense, prendre plaisir à suivre les aventures de ce cher Belzé !
par Eric the Tiger
Note : 13/20