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Il me faudrait des jours et des jours
Des nuits et des nuits
A demeurer là, blotti contre ta peau
Mes doigts démêlant l’écheveau tissé serré de mes pensées
.
Nous allumerions un feu d’enfer
Dans les cheminées du malheur
Devant l’âtre rouge
Nous dégusterions un thé d’amour
Spécialement cueilli par quelque djinn bienveillant
.
La pluie
Dehors
Pourrait battre le pavé jusqu’au sang
Nous serions envoûté par notre flamme
*
Chaque jour je reçois paroles miséreuses
De hautes administrations où le hasard m’a conduit d’être élu
Chaque jour je lis et relis les piteuses phrases qui me parviennent
Elles me fascinent par leur velléité de tout régenter
Ces dignes administratifs convaincus de leur savoir
Ignorent qu’il est une vie bien au-delà de leurs désirs
Pris comme vérités par les cupides et les sots
.
Il s’en trouve pourtant pour ergoter sur un mot
Reprendre le même sempiternel article
Psalmodier des statuts et des règlements intérieurs
Serait-ce pour se rassurer du vide de leurs pensées ?
*
Ma vie s’écoule loin de ces fracas
Je n’écris pour personne d’autre que toi
Qui jette un regard sur mes mots
Puis tourne les talons en silence
.
Manosque, 15 février 2011
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