On retrouve toujours les mêmes peurs dans la rue,
On entend toujours les mêmes sornettes à la télé.
Et si combien est stupide le "nos centrales sont les meilleures",
Combien n'est-il pas plus stupide pour une population
D'attendre qu'un accident se produise pour s'inquiéter ?
Toutes ces questions sans réponses ont déjà été posées, rappelez-vous,
Il y a une quarantaine d'années.
A l'époque on nous traitait d'écolos,
On nous accusait de "vouloir retourner à la bougie",
Et puis finalement, grosso modo,
On imposait l'implantation des centrales,
En soufflant le Chooz/vous z'aurez du boulot,
Et le froid/des milliers de CRS qui aboient.
Pour avoir participé activement à cette période,
Je dois te dire qu'un beau soir, tu te retrouves devant ta glace,
Et tu te dis: voilà. J'ai perdu,
On ne peut pas avoir raison contre tout le monde, ou presque.
C'est comme ça.
Et tu n'en veux pas à la terre entière, non.
Parce que dans ceux qui sont pour ou qui s'en foutent,
Il y a aussi des gens que tu aimes,
C'est comme ça.
Et un jour, ça te revient en pleine gueule,
Quarante ans plus tard,
Et c'est tout juste si ces gens là ne reviennent pas te dire :
Incroyable, mais comment on a pu en arriver là ?
Et toi tu hésites entre les étrangler, hurler,
Ou bien partir marcher dans la forêt.
Voila, tout est dit à propos du nucléaire,
Qui malgré tout ce qu'on puisse en dire,
Ne sera jamais un moyen sûr de produire de l'énergie,
Alors des accidents, il y en aura forcément,
Au Japon ou ailleurs,
On le sait, ça faisait partie du contrat qu'on a pas signé.
Ce qui est con avec l'homme,
C'est qu'il est en même temps génial et stupide,
Repoussant et attachant,
C'est sans doute pour ça qu'il finira comme il va finir.
Désolé d'être tristounet ce matin,
Ça doit être les premiers soleils,
Ça va passer, rassure-toi.