Les zamis, l’heure est grave et mon cœur pleure le sirop de fraise aujourd’hui. J’ai appris la mort du premier homme de ma vie, le beau, le blond, le fort monsieur Malabar. Les boules de gomme quand même !
Tuer comme ça, d’un coup d’un seul, celui qui a contribué à pétrir mon archétype de l’homme idéal, celui qui a nourri au glucose pur mes fantasmes de préadolescente, celui à qui j’ai donné mes premiers coups de langue gourmands, le premier mec que je mes suis mis sous la dent, un de ceux qui ne te lâchent jamais dans la bouche sans prévenir, ma sucette à l’anis à moi, celui qui m’a fait voir la vie en rose, ce beau molosse au cœur qui sent bon la fraise, le bel Ulysse des BD de Lilliputiens… remballé dans son papier glacé. Pour toujours. Une honte vous dis-je!
Et tout ça pour quoi ? Pour le remplacer par un pauvre chat hirsute, même pas un pas un Gros Minet ou un Félix le chat… mais non ! Je vous assure qu’à ses côtés le vieux Gargamel est un Brad Pitt à quatre pattes !
Un chat. Et pourquoi pas une chèvre ou un rhinocéros ? Non mais sérieusement : c’est quoi la logique sémantique d’un tel changement ? Malabar = mec à biscotos, OK mais Malabar = chat, c’est pas du grand n’importe quoi ? C’est un peu comme si on échangeait une vache avec une poule. Du coup La Poule qui rit, ça fait plus marrer grand monde… Mais que fait la police des marques !
Alors dès que j’ai appris l’indicible forfait de lèse-chewingum-culte, j’ai couru à mon supermarché détesté faire le plein de paquets de Malabar Original avant qu’ils ne disparaissent à tout jamais. Trop tard. Il n’en restait qu’un dernier paquet. A croire que je ne suis pas la seule à avoir eu cette brillante idée et que les Malabarmaniques de tout le quartier se sont rués à la superette du coin après avoir lu l’info. [A noter pour plus tard : une bonne technique pour écouler les vieux stocks, le changement de mascotte. A retenir.]
Du coup, me voici en possession d’un splendide paquet de Malabar collector. Que je ne mâcherai jamais. Va falloir que je me dépêche de faire assurer ces petites perles roses ! Va surtout falloir que je refasse la guerre des roses avec moi-même pour éviter de me les enfiler les unes après les autres à toute vitesse… dans la bouche, les zamis, dans la bouche… Vraiment, vous me choquez là !