Fort de campagnes de sensibilisation particulièrement intenses, l’Assurance Maladie et les mutuelles santé sont parvenues à infléchir la courbe de la croissance irraisonnée en matière de consommation médicale sur le territoire hexagonal. Or, ce combat engagé par l’Assurance Maladie et les mutuelles santé ne s’inscrit pas dans une logique d’économie à court terme mais a au contraire vocation à permet la préservation du système bicéphale de protection sociale en France. En ce sens, il est important de rappeler que le véritable enjeu de la protection sociale est le maintien de l’Assurance Maladie puisque celui des mutuelles santé ne soulève pas de difficultés. En effet, les mutuelles santé sont des acteurs privés qui se maintiendront dans tous les cas dans le paysage médical Français mais cela pourrait accroitre les inégalités entre les Français face aux soins puisque les cotisations mensuelles dues ne sont pas accessibles à tous.
On arrive mieux, sur le long terme, à expliquer les variations d’indemnités journalières en fonction des évolutions économiques (emploi et taux de chômage), démographiques (vieillissement de la population active) et épidémiologiques (épidémies de grippe, qui affectent surtout les arrêts courts), comme le montre un graphique diffusé par l’Assurance Maladie, qui compare le nombre d’indemnités journalières « prédit » sur la base de ces différents facteurs explicatifs et le nombre d’indemnités journalières effectivement observé. Ainsi, l’inflexion initiée en 2010 est notamment expliquée par l’évolution de l’emploi, qui a un impact sur les arrêts de travail avec un décalage dans le temps. En outre, il convient également de préciser que l’absence d’épidémie a également contribué à ce ralentissement. En outre, ledit graphique permet aussi de visualiser l’impact majeur qu’a eu le renforcement de la politique de maîtrise des arrêts de travail déployée depuis fin 2003. Si l’on ne tenait compte que des paramètres économiques, démographiques et épidémiologiques évoqués ci-dessus, la prévision se situerait très au-dessus de la courbe actuelle).