Mpongo Love : inauguration du mausolée en sa mémoire

Publié le 15 mars 2011 par Africahit
Le projet de l'érection d'un monument en hommage à cette chanteuse qui a marqué son temps couve depuis le début de l'année 2010. Pour sa matérialisation, les initiateurs du projet, la fille Sandra et son oncle Joseph- Cyrille Mpongo.

La chanteuse disparue le 15 janvier 1990 à l'âge de 34 ans se voit ériger un mausolée au cimetière de Gombe. Le monument a été inauguré dans une ambiance de souvenir le 8 mars, à l'occasion de la journée internationale de la femme.
La journée de la femme a été un moment le mieux choisi pour se souvenir à nouveau de la regrettée chanteuse M'Pongo Love.
C'est le 8 mars dernier que Dolly Makambo Nawezi, bourgmestre de la commune de Gombe, a coupé le ruban symbolique du mausolée érigé à la mémoire de la chanteuse au cimetière de la Gombe.


C'était en présence du frère de l'illustre défunte, Joseph- Cyrille Mpongo, de sa fille Sandra et du député Liévin Lili Lumande. " Elle s'est fait un nom à côté de ceux de Lucie Eyenga, Etisomba Lokindji et d'Abeti Masikini. Mpongo Love nous laisse le modèle d'une femme déterminée qui a bravé son handicap physique pour faire valoir son talent de chanteuse professionnelle pour égayer les foules...Son talent, sa bravoure, sa détermination, sa réussite...sont dignes d'inspiration pour la femme congolaise d'aujourd'hui ", s'est exprimé Dolly Makambo.
Le projet de l'érection d'un monument en hommage à cette chanteuse qui a marqué son temps couve depuis le début de l'année 2010.
Pour sa matérialisation, les initiateurs du projet, la fille Sandra et son oncle, ont bénéficié du soutien du député Lumande et du président de l'Assemblée national, Evariste Boshab.
Cette manifestation a également été l'occasion de rappeler la mémoire de cette femme qui s'est affirmée par la chanson, malgré son handicap.
Née en 1956 à Boma dans le Bas-Congo, Mpongo Love, de son vrai nom Aimée Françoise Mpongo Landu, a, à l'âge de quatre ans reçu une malencontreuse piqûre de la pénicilline qui a paralysé ses membres inférieurs. En 1961, elle perd son père, officier militaire, assassiné.
En 1962, au bout de deux ans de soins, elle retrouve l'usage de ses deux jambes, mais malheureusement, elle en conserve une légère malformation. Elève, c'est à l'école Notre-Dame de Boma qu'elle s'initie au chant à la chorale.
Sa Carriere…
Ancienne secrétaire de direction dans la firme Districars de feu Dokolo, spécialisé dans la vente des véhicules Mazda, puis s'engage dans la musique.
Parmi les personnes qui l'influence, on cite Empompo, alors saxophoniste de Rochereau Tabu Ley qui devient son encadreur.
Ensemble, ils fondent l'orchestre Tcheke Tcheke Love. Empompo recrute des musiciens et compose des morceaux pour Mpongo qui, à 19 ans, se fait appeler Mpongo " Love ", traduction anglaise de son prénom " Aimée ". La chanson "Pas possible Maty " lance véritablement sa carrière en 1976.
Le succès est immédiat, grâce à Deyess Empompo Loway. Produit par Radio-Télé-Publicité, la Rtp (un service de l'Office Zaïrois de radiodiffusion et télévision « Ozrt »), son premier concert a lieu au l'ex-Ciné Palladium avec le Tout Choc Zaïko Langa Langa.
A partir de 1977, Mpongo Love est accompagnée par l'orchestre "Les Ya Tupa's " avec Ray Lema, Alfred Nzimbi, Pépé Manuaku, Bopol Mansiamina, Bony Mbikayi, Kapela et Bastia Nama.
Elle apparaît sur la scène musicale et chante des textes de grands auteurs et compositeurs zaïrois de l'époque, entre autres, Freddy Mayaula Mayoni, Simaro Lutumba et Souzy Kaseya.
Ces derniers prêtent main forte à Empompo pour la formation, l'encadrement et la propulsion définitive de Mpongo Love. Elle se met à composer ses propres morceaux et multiplient les arrangements.
Mpongo Love largue plusieurs chansons à succès, notamment "Ndaya" (de Mayaula, qui évoque la polygamie) qui fait scandale, mais connaît un grand succès auprès du public kinois ; la sortie de "Kapwepwe", " Motayo ", "Marketing International ", " Koba ", " Monama ", " Mudizo ", marque la consécration de la chanteuse. Elle effectue sa première tournée en Ouganda, en République Centreafricaine, au Congo-Brazzaville et en Afrique de l'Ouest.
Elle fait partie de la délégation congolaise au Festival des arts et cultures nègres " Festac' 77 ", à Ikeja, dans la banlieue de Lagos au Nigeria.
L'orchestre national du Zaïre à ce festival est composé de Luambo Makiadi, Josky Kiambukuta, Mpongo Love, Ndombe Opetun, Youlou Mabiala, Checain Lola, Michel Boyibanda, à la guitare solo; Luambo et Michelino Mavatiku, à la guitare rythmique; Simaro Lutumba, à la guitare basse; Decca et Flavien Makabi, à la batterie : Pajos et au tumba : Depuissant et Desoin.
En 1977, elle se lance des diatribes avec Abeti Masikini. Les chansons " Bilanda landa " d'Abeti et sa chanson " Koba " s'entrechoquent. Un antagonisme naît entre les deux chanteuses.
C'est à la Télévision nationale qu'elles se réconcilient sur initiative du chroniqueur Kalonji Ngoy. En 1980, elle quitte Empompo qui encadre une nouvelle chanteuse, Vonga Aye.
Mpongo Love produit ses chansons sous le label Love's Music et se rend à Abidjan. Elle se retrouve à Paris et sort l'opus " L'Afrique danse avec Mpongo Love " aux éditions African Music. Aux éditions Safari Ambiance, grâce à Souzy Kaseya, elle sort l'album " Vivre avec toi " avec " Yoko " comme titre phare et d'autres tubes tels que " Rebe ", etc.
Elle enregistre toujours à Paris aux éditions Mélodie, l'album " Partager" avec Bopol Mansiamina. D'autres chansons suivent dont " Ba nkake " du professeur Oscar Diabanza, "Masikini ", qui évoque le divorce, " Trahison ", et " Femme commerçante " qui aborde la mauvaise compagnie et loue la bravoure de la femme ; " Fétiche Mpongo " est dédiée à sa mère. Après Paris, elle s'installe au Gabon.
C'est à partir de Libreville qu'elle tombe malade avant d'être rapatriée à Kinshasa et internée aux Cliniques universitaires.
Le 15 janvier 1990, à 34 ans, Mpongo s'éteint, à fleur d'âge, quelques jours avant son premier encadreur Empompo Loway.