L’angoisse est-elle héréditaire ?

Publié le 14 mars 2011 par Darouich1
Un gène pourrait être en partie responsable des attaques de panique. Selon les travaux d’une équipe de chercheurs de l’Université de l’Ohio, les personnes présentant une variation particulière du gène régulateur de la sérotonine seraient plus enclines à développer des sentiments d’anxiété et de peur.
Un gène pourrait être en partie responsable des attaques de panique. Selon les travaux d’une équipe de chercheurs de l’Université de l’Ohio, les personnes présentant une variation particulière du gène régulateur de la sérotonine seraient plus enclines à développer des sentiments d’anxiété et de peur.
Les crises d’angoisse font partie des troubles psychologiques les plus répandus : elles touchent de 5 à 10% de la population adulte. Sous ce terme générique se cachent des crises de paniques, des phobies ou des troubles obsessionnels compulsifs. Chaque individu y répondra différemment. Bien que mystérieuses, les origines de ces troubles mettent en jeu des facteurs biologiques, environnementaux et génétiques, en particulier ceux qui contrôlent les changements biochimiques à l’intérieur du cerveau.
Des symptômes variés
Les symptômes de la crise d’angoisse varient selon les individus et selon les moments :
Peur, angoisse, appréhension ;
Sensation de souffle coupé ou d’étouffements ;
Palpitations ou accélération du rythme cardiaque ;
Cauchemars ;
Transpiration ;
Troubles obsessionnels compulsifs ;
Mains moites ou glacées ;
Sensation d’étranglement ;
Nausée ou gêne abdominale ;
Bouffées de chaleur ;
Incapacité à rester calme ;
Sensation de fourmillements dans les pieds et les mains ;
Etc
Ces troubles apparaissent le plus souvent sans raison : les sentiments de panique sont curieusement dissociés d’événements traumatiques. Ils peuvent cependant être très handicapants pour la personne et son entourage. Les traitements préconisés vont de la thérapie comportementale à des techniques de relaxation (lire nos articles sur le stress) ou des traitements médicamenteux qui tendent à corriger des déséquilibres biochimiques.
Le gène de l’anxiété identifié
En charge de la régulation de la sérotonine (un neurotransmetteur), le gène 5-HTT est suspecté de jouer un rôle dans la survenue des crises d’angoisse. Les personnes qui ont montré un sentiment de peur plus prononcé présentent toutes une variation de ce gène (appelé allèle L). Cette variation entraîne une capture plus rapide de ce neurotransmetteur par le cerveau, la rendant ainsi moins disponible. On pense ainsi qu’un manque de sérotonine est lié au développement de troubles psychologiques, bien que de tels problèmes soient complexes et résultent de facteurs multiples.
Dans l’étude conduite par le Dr Brad Schmidt, 72 hommes et femmes ont été réparties en fonction des types de gène 5-HTT (allèle L et allèle S). Pour cette étude, on demanda à chaque participant de respirer par la bouche deux bouffées d’air contenant l’une de l’air comprimé et l’autre un mélange de dioxyde de carbone et d’oxygène, qui donnait l’impression momentanée de suffoquer et ce à dix minutes d’intervalle.
Cette dernière expérience entraîna chez les patients présentant les formes L du gène 5-HTT des sentiments d’anxiété beaucoup plus importants que chez les porteurs de l’autre forme (allèle S).
Cependant, il est certain qu’un seul gène ne saurait expliquer un phénomène aussi complexe que l’anxiété. L’auteur de ces travaux n’a d’ailleurs pas cette prétention. Selon lui, de multiples gènes interagissent dans la survenue des troubles psychiques. Mais la combinaison de particularités génétiques et de traits psychologiques est le meilleur moyen de prévoir l’apparition de désordres psychologiques.
David Bême