La semaine dernière, à l'occasion de la journée de la femme, Laurence Parisot présidente du Medef, a fait la proposition de rendre le congé paternité obligatoire au nom de l'égalité homme/femme. Ce congé encouragerait les pères à s'occuper de leur nouveau-né dès les premiers jours suivant la naissance.
Selon la présidente du MEDEF, il faudrait que le congé paternité soit rendu obligatoire. La proposition fait déjà débat puisque beaucoup de père de famille ont déjà du mal à poser 11 jours de congés parental pour des raisons financières.
Le Medef rejoint donc l'opinion de la CFDT et de l'OCDE d'allonger et de rendre obligatoire le congé paternité. Ainsi si les hommes s'investissaient davantage dans leur vie familiale, l'égalité entre les hommes et les femmes serait mieux respectée au travail.
Le congé paternité à l'heure actuelle
Depuis 2002, les pères peuvent en plus des 3 jours accordés pour la naissance prendre 11 jours de congés paternité (18 en cas de grossesse multiple) dans les 4 mois suivant l'arrivée de l'enfant. Mais cette pose de congés n'est que facultative et seulement 63% des accords d'entreprises le propose. Afin d'inciter les salariés à prendre ces jours de congés, la CPAM propose de prendre en charge le salaire à hauteur de 77,79€ par jour en cas de congé non-payé.
La CFDT propose d'allonger ce congé à deux mois et le Medef de le rendre obligatoire. Xavier Bertrand, ministre du travail, se dit prêt à en discuter et s'est montré plutôt favorable à une telle réforme du congé paternité. Selon Laurence Parisot, le congé maternité freine trop souvent la carrière professionnelle des femmes ; la solution viserait à ce que les hommes aussi se retrouvent concrètement face à leurs responsabilités de père dès la naissance. L'égalité homme/femme serait ainsi reconnu dans le travail et les femmes ne serait plus stigmatisées comme des "mères en puissance".
Des "mères en puissance"
Ces deux propositions visent à changer le regard des employeurs sur les femmes salariées qui sont encore trop souvent victimes de discrimination quand à leur potentiel désir de maternité et des absences futures qu'elles vont générer. Elles sont généralement perçues comme des "mamans en puissance" alors que ce sont les parents en tant qu'entité familliale qui doivent être considérés comme des "parents en puissance".
Ainsi en rendant obligatoire le congé de paternité on équilibre les absences entre les hommes et les femmes et on arrête de stigmatiser la maternité comme étant du seul ressort des femmes. Monique Boutrand, secrétaire de la branche cadre de la CFDT porte cette idée que, "tant que la femme portera seule le risque potentiel d'une absence longue pour cause de parentalité, quelles que soient ses compétences, elle ne pourra représenter le profil du cadre efficace et investi dans son travail».
Qu'en pensent les concernés ?
Plus de deux tiers des hommes prennent les 11 jours de congé paternité et certaines entreprises sont déjà très actives dans l'équilibre et la parité homme/femme puisque Danone Produit Frais propose d'échanger le 13éme mois contre 22 jours de congés paternité supplémentaires. Arianespace propose même de rémunérer le congé paternité.
Mais beaucoup d'hommes sont encore peu enclin à profiter de ce congé par crainte de se voir pénaliser dans leur emploi ce qui démontre un sérieux manque de solidarité face aux femmes... Il est vrai que les hommes perçoivent des salaires plus forts que les femmes pour une même embauche. Il reste encore beaucoup de chemin à faire à l'image de la Norvège qui considère au contraire qu'un homme qui profite de sa famille n'est pas un plus mauvais salarié !
Pour finir il faut savoir que la France est le pays où seules les femmes (100%) prennent un congé parental suite au congé maternité pour s'occuper des enfants. Pourquoi ne pas penser à un partage de ce congé pour en finir avec l'idée que les femmes doivent être des "Wonderwomen".