Annoncée en janvier dernier, l'enquête nationale sur la violence scolaire dans les établissements du second degré (collèges et lycées) démarre aujourd'hui. Les conclusions seront présentées à la rentrée 2011 par le ministre de l'Éducation nationale.
Une suite logique aux "états généraux de la sécurité à l'école"
En avril 2010, les "états généraux de la sécurité à l'école", conduits par le président de l'Observatoire international de la violence à l'école (International Journal on Violence and Schools) , Eric Debarbieux, visaient à apporter "un éclairage sur les causes, les définitions et les évolutions de la violence en milieu scolaire et permettent de proposer des réponses multiformes sur ce sujet complexe".
Pour autant, ce sont des experts (pédopsychiatres, médecins, sociologues, philosophes, écrivains, ...) qui ont mis le feu aux poudres en janvier dernier, en adressant une lettre à la Défenseure des enfants, Dominique Versini, au président de la Halde, Eric Molinié, ainsi qu'aux ministres, de la cohésion sociale, de l'éducation nationale, et de la santé.
Un phénomène trop "fréquent"
Dénonçant une situation trop banale, les experts proposaient ainsi "une consultation nationale permettant que toutes les pistes de solutions soient explorées et débattues et débouchant sur des préconisations précises", de même qu'une "campagne nationale de prévention à la rentrée scolaire 2011".
Pour les auteurs de la lettre, le "phénomène du harcèlement entre pairs dans l'espace scolaire est devenu tellement fréquent qu'on ne peut plus faire mine de l'ignorer"."Quelle que soit la sociologie de l'établissement, 15% des élèves environ (9% en tant que victimes, et 6% en tant qu'auteurs) sont concernés régulièrement par ces phénomènes entre pairs d'humiliations par violences verbales, ou physiques, répétées, insistantes, qui entament la confiance des victimes en l'école, et en eux-mêmes". La violence scolaire est l'une des raison du décrochage scolaire et de retard scolaire.
Une enquête nationale
En accord avec les recommandations ainsi émises, Éric Debardieux, proposait dès janvier, la mise en place d'une "enquête nationale de victimation", en précisant que "ce qui est important, ce n'est pas le fait divers ultraviolent qui fait la une des médias mais cette violence quotidienne bien plus répandue et difficile à cerner". En cours de "récré"ou à la sortie d'école la violence est bel et bien présente.
Renouvelée tous les 2 ans, cette enquête sera effectuée dans les collèges tirés au sort. Ainsi, dès ce lundi, des centaines agents iront interroger les collégiens sur le sujet durant 2 à 3 semaines. Pour le ministre de l'éducation, Luc Chatel, cette opération a pour objectif d'"apporter une protection maximale aux établissements scolaires et aux victimes de violences". Les réponses et conclusions seront rendues publiques pour la rentrée 2011.
L e décret de réforme des sanctions en milieu scolaire, initialisée en septembre dernier, devrait bientôt être étudié par le Conseil d'État. Ce décret vise à sensibiliser l'élève aux conséquences de ces actes et à le responsabiliser davantage. Qu'il s'agisse de dispositifs d'exclusion ou de participation aux taches journalières (travaux d'intérêt général).