L’appel des 6 : lucidité et efficacité dans un monde changé.
Dans une tribune commune du 9 février, publiée dans de nombreux quotidiens à travers l’Europe, les ministres des affaires européennes français, portugais, polonais, allemand et espagnol, et le ministre du développement économique italien plaident pour une « Europe réaliste qui défend ses intérêts » dans ses relations économiques. La crise et ses nouveaux acteurs ont changé le monde, l’ignorer serait « faire preuve d’un aveuglement coupable ».
L’Europe a érodé sa marge de manœuvre dans les négociations mondiales. Elle a trop souvent accepté des relations non-réciproques : « L'Union a ouvert plus de 80% de ses marchés publics aux pays tiers, alors que les autres grandes économies développées n'ont ouvert les leurs qu'à 20% ».L’objectif est de développer une défense efficace et stratégique des intérêts européens sur la scène mondiale. Le repli sur soi ne sert pas une telle défense. La réciprocité et des « règles du jeu partagées » sont les outils indispensables pour dessiner un territoire propice à la défense stratégique des intérêts européens.
La tribune a désigné comme axes prioritaires l’accès aux marchés des biens et services, l’investissement, les marchés publics, la propriété intellectuelle, l’offre de ressources naturelles et la libéralisation du commerce en lien avec le climat et les aides d’Etat.
La communication de la Commission de 2010« Une politique industrielle intégrée à l’ère de la mondialisation »n’a ainsi pas convaincu les 6 ministres sur la lucidité et l’initiative des institutions européennes en matière de guerre économique.
Le soutien du Parlement européen : la réciprocité ou rien.
Le Parlement européen a également estimé que la communication de la Commission était « décevante » (Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste et membre de la commission industrie, recherche et énergie).
Dans une résolution du Berd Lang (S1D, All), les députés ont inciter l’Union à garantir à ses entreprises l’ouverture réciproque des marchés publics, à utiliser plus efficacement des instruments de défense commerciale des PME contre le piratage, la contrefaçon, la copie illégale, le dumping monétaire, social et écologique. Le député socialiste Henri Weber a souligné : « Nous devons cesser d’être naïfs : nous sommes favorables à une Europe ouverte, mais opposés à une Europe offerte. ».
Les députés ont plaidé pour l’adoption d’une série de mesures notamment sur l’origine des produits. Ils sont également attentifs à l’asymétrie des contraintes qui pèsent sur les entreprises européennes et celles des pays tiers. Enfin, ils demandent à la Commission d’élaborer un nouveau cadre favorisant le travail en réseau des entreprises. Ils préconisent certains projets considérés stratégiques : GMES (fédération des activités européennes d’observation de la Terre), Galileo (système de positionnement par satellites) et ITER (recherche thermonucléaire).
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