(Photo : Centrale de Fukushima en 2008)
Je ne peux que regretter les milliers (peut être centaines de milliers) de morts tués soit par le tremblement de terre, soit par le tsunami qui a suivi. Et sûrement par le dérèglement de la centrale nucléaire de Fukushima.
Je ne peux que me dire que ce qui se passe à la centrale de Fukushima était prévisible, que cela était depuis des années dénoncé par les écologistes, mais je ne me résous pas à me réjouir du fait d’avoir, comme des milliers d’autres personnes, eu raison avant l’heure.
Toute gloire ou tout triomphalisme autour de cette catastrophe me semblent bien malvenus.
Néanmoins, la catastrophe nucléaire à laquelle nous sommes confrontés (et en premier lieu les japonais) ne peut que nous pousser à nous poser les bonnes questions. Comment peut-on encore croire à une technologie qui se place au-delà de l’humain ? En affirmant en permanence que le nucléaire est 100% sans danger et 100% maitrisé quelque soit le cas de figure, cette industrie ne fait que preuve d’une arrogance mortifère. Elle nie les lois les plus élémentaires de la science.
Par exemple, l’échelle de Richter est une échelle ouverte. C'est-à-dire qu’elle n’a pas de limite haute. Et pourtant, dans une totale candeur, notre ministre de l’écologie (escrologie dans son cas) nous dit que « quand on construit une centrale, on prend le dernier évènement majeur, comme le dernier tremblement de terre, et on ajoute 0.5 degré de marge pour être certain que la centrale construite tiendra ». C’est à mourir de rire (jaune) ! Non seulement la sismologie n’est pas une science exacte, mais en plus, personne ne peut ni prévoir quand, ni de quelle ampleur sera un séisme. Même dans une zone qui en a déjà connu auparavant ! Et ajouter à cela un tsunami (construire des centrale sur les côtes japonaises… En oubliant que le mot tsunami est d’origine japonaise… Et que ce n’est pas un hasard.).
Voilà le genre d’énormités qui entoure le nucléaire civil depuis des années. Entre mensonge d’état, secret défense, opacité, arrogance et fric, c’est une filière inhumaine.
Aujourd’hui va donc se poser la question de notre avenir énergétique. Mais surtout du démantèlement au niveau mondial des centrales.
Tchernobyl n’était qu’une catastrophe parmi celles à venir, et nous le voyons aujourd’hui. Three Mile Island, aux USA, était déjà de niveau 5 sur l’échelle des accidents, qui en compte 7 (7 étant Tchernobyl). Ce fut la fusion du cœur, maintenu dans l’enceinte de confinement, qui entrainera ce classement. Nous voyons bien qu’aujourd’hui, avec Fukushima, on se moque de nous : des fuites radioactives très importantes sont déjà détectées, trois réacteurs sont touchés, a priori (à l’heure où j’écris) le cœur d’au moins un est déjà en fusion, et l’enceinte de confinement semble touchée pour au moins un des trois réacteurs. Et on nous annonce un accident de niveau… 4 ! Si ce n’est pas une blague macabre, c’est à se demander ce que c’est…
L’industrie du nucléaire n’est pas une industrie fiable, ni propre (pensons aux déchets). C’est une industrie anti humaine, anti logique. Elle ne doit plus proliférer comme c’est le cas aujourd’hui et nous devons dès maintenant en penser la sortie rapide, sans retour possible.
Néanmoins, mes pensées pour l’instant vont aux victimes, actuelles et futures, du séisme, du tsunami et il faut bien le dire du nucléaire. Mais le combat contre le nucléaire doit redevenir une priorité du corps écologiste. Et ce dès maintenant !