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Bulletstorm

Publié le 14 mars 2011 par Gameinvaders
Là, c'est la boulette...

Le studio déjanté à l’origine, entre autres, de Painkiller revient cette année avec, devinez quoi : un FPS ! Les spécialistes de la finesse décident donc d’en remettre une couche et s’appuie cette fois de l’aide d’Epic Games et de l’Unreal Engine 3 pour leur nouveau jeu où le maitre mot est « skillshot » : Bulletstorm. Qu’en est-il de ce jeu riche en poésie ?

Bulletstorm

Eux, c'est les méchants !

Plutôt encensé par la critique et ayant reçu le jeu légèrement en retard, je me suis dit que c’est devant un bon FPS, sans plus de prétention, fun et bien rythmé que j’allais passer mes heures de jeu. Grave erreur de ma part… Pour commencer, Bulletstorm est un jeu qui s’appuie sur un principe très bon et très fun sur le papier : tuer tout un tas d’ennemi de la façon la plus originale et « stylée » possible. Viser les bijoux de famille, tirer dans la gorge… Tout un tas de joyeusetés qui permette de se détendre après une journée bien harassante de travail. Un principe donc qui semble tout a fait fun. Pourtant, une fois le jeu en main, je me suis rendu compte que la réalité était tout autre… Pour commencer, Bulletstorm vous propose trois façons d’interagir avec vos ennemis. La première : leur tirer dessus tout simplement. Cela rapporte assez peu de point et est parfois peu efficace. La seconde : les projeter dans le décors pour les empaler sur des cactus géants ou des grilles électrique. Et enfin la troisième : les attraper avec votre lasso pour les attirer vers vous et ensuite réutiliser une des deux premières méthodes. Comme vous vous en doutez, le jeu est bondé d’ennemis et les vagues de mobs sont très fréquentes et très riches. Le truc, c’est qu’on tourne du coup très vite en rond. Même si au début on prend plaisir à pourrir les ennemis en les lançant dans tout l’écran, on s’aperçoit très vite des limites du jeu. Gameplay poussif, creux évidents dans le game design et répétitif à outrance : voilà les trois bons ingrédients pour faire un jeu qui vous demandera peu d’attention et au final vous procurera peu de fun. Le plus dur est que Bulletstorm souffre évidemment de la concurrence ultra-rude dans le genre FPS. Et si vous tentez de le mettre face à face avec un Call of Duty (même si le fond est clairement différent) ou avec un Left 4 Dead : vous allez vite faire votre choix…

Bulletstorm

Ca à l'air fun ! Et non...

Analysons tout de même un peu plus en détail le contenu du jeu. Déjà, si vous pensez le prendre en occasion à prix réduit : oubliez tout de suite. Le jeu dispose d’un code unique pour jouer en ligne et se procurer le jeu en occasion vous bloque de la possibilité de jouer online. Honnêtement, vous ne manquez pas grand chose tout de même. Le mode multijoueur ne dispose même pas de free for all ou de deathmatch. A notre époque, c’est limite une honte. On se contente d’un mode horde à la Left 4 Dead et rien d’autre. Une pauvreté assez affligeante surtout qu’on aurait aimé shooter dans ses potes et les envoyer dans le décors. Mais non, on se contentera d’une IA assez bête… De plus, les parties sont assez difficiles à rejoindre et on souffre parfois de petits soucis techniques (mais qui seront sans doute bientôt réparés, il faut être honnête). Bon, le multi n’est pas sensationnel : soit, rattrapons-nous sur le solo. Manque de chance, le solo n’est pas non plus un bonheur à parcourir : c’est le moins que l’on puisse dire. Une histoire qui donne envie de rigoler tellement le scénario tient sur un mouchoir de poche avec des dialogues ridicules et qui se veulent sérieusement « bad-ass ». Vous allez me dire : le scénario dans un FPS, c’est parfois secondaire. Un argument qui se tiendrait si le jeu ne nous forçait pas à subir des cut-scenes fréquents et sans intérêt. On nous pose une histoire ou tout est pseudo-justifié et au final : on s’ennuie ferme. Niveau rythme et plaisir de jeu : même combat. On retrouve des niveaux pire que linéaires et des objectifs vraiment pas recherchés du tout. J’oubliais le mode Echo : refaire les niveaux de la campagne avec du scoring à la clé. Révolutionnaire…

Bulletstorm

Par contre, c'est bien gore.

Pour finir, parlons direction artistique. Même si techniquement, le jeu est plutôt réussi, mis à part quelques bugs de collisions ou script qui ne se lancent que tardivement : tout est nickel. On retrouve bien sur l’aspect « Unreal Engine » et son coté « plastique » que l’on commence à connaitre un peu trop (il serait temps de créer de nouveaux shaders…). Certains environnements sont très bien faits et les fonds en peinture laissent parfois rêveur, il faut le signaler. Par contre, si la technique est là, l’esthétique est risible au plus au point. Dans une ambiance digne des pires séries B de science-fiction, on se balade dans des environnements ou quasiment rien n’a de sens. Un monde rempli de cactus géants et de monstres de l’espaces. On retrouve une ambiance à la Gears of War (pas le second, le premier, bien ringard). Rien n’est original, rien n’est surprenant : le jeu montre au joueur ce qu’il veut voir sans jamais le questionner ou le surprendre. Au final, on joue en s’abrutissant derrière un gameplay et une ambiance sans saveur. C’est peut-être mon coté réactionnaire qui ressort mais Bulletstorm semble être un jeu qui surf sur la vague du tout FPS pour faire des millions de ventes sans trop se creuser la tête. Et ça, j’aime pas !

Bulletstorm est un jeu qui, pour le moins que l’on puisse dire, ne vous marquera pas. Il vous occupera une dizaine d’heures, le temps d’en faire le tour et finira au placard, remplacé par le nouveau FPS bourrin en vogue. Au final, c’est sans surprise mais avec la plus grande déception que j’en conclu que People Can Fly devrait penser un peu à se renouveler et à, peut-être, proposer autre chose que du FPS poussif et bourrin qui se veut fun sans l’être.

Score:

★
★
½
☆
☆


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