Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a lancé un programme de soutien psychosocial pour les enfants qui ont été affectés par la violence pendant l'insurrection en Égypte en février.
"Tous les cas de décès et de blessés rapportés, particulièrement ceux d'enfants, tout comme les rapports faisant état d'enfants payés pour participer aux contre-manifestations, ainsi que les cas d'enfants détenus, devront être examinés à fond et les droits des enfants totalement respectés", a déclaré le représentant de l'UNICEF en Égypte, Philippe Duamelle insistant sur le fait que "les enfants ont besoin qu'on les aide à surmonter leur sentiment d'insécurité lié aux violence auxquelles ils ont pu assister ou même subir", a-t-il ajouté.
L'UNICEF et ses partenaires égyptiens ont mis en place un programme psychosocial qui assistera les enfants en danger du Caire et d'Alexandrie, et plus généralement les écoliers de l'ensemble du pays, afin de les aider à surmonter leur détresse à la fois psychologique et sociale. Des travailleurs sociaux et des enseignants vont être formés à identifier chez les enfants les signes de traumatisme et de stress, à leur apporter un soutien psychologique, et à référer les cas spécifiques aux services spécialisés si nécessaire. La formation sera également dispensée via des vidéoconférences afin de pouvoir atteindre les enseignants dans tout le pays. Des psychologues fourniront un entrainement spécial aux professeurs et aux travailleurs sociaux des secteurs qui ont été les plus affectés par les manifestations. Selon le Dr Hashem Bahary, professeur de psychologie à l'Université Al- Azhar, jusqu'à 30% des enfants égyptiens pourraient avoir souffert d'anxiété, de dépression et de compulsion obsessionnelle.
"Dans le cadre de ce programme psychosocial, nous préparons l'enseignant, le psychologue et le travailleur social à communiquer activement avec les enfants", déclare le Dr Bahary, précisant que "cette communication est basée sur l'écoute et les moyens de donner aux enfants la possibilité de s'exprimer précisément afin de réduire bien sûr leur anxiété".
Les jeunes les plus sérieusement affectés sont les dizaines de milliers d'enfants qui vivent et travaillent dans les rues du Caire et des autres grandes cités du pays. Des témoignages d'enfants vivant dans la rue montrent qu'ils ont été exposés à des violences graves, et vu des personnes tuées ou gravement blessées sous leurs yeux.
Ainsi le témoignage de Maha (les noms des enfants ont été changés), 18 ans, qui explique comment on a tiré sur son amie de 16 ans : "nous étions au milieu de la foule. On lui a tiré dans le dos, nous l'avons aussitôt amenée à l'hôpital et nous sommes restés à ses côtés jusqu'à ce qu'elle aille mieux".
Mohamed quant à lui, 15 ans, raconte qu'il s'est rendu à la protestation pour se joindre à la foule. "Des gens nous lançaient des bombes de gaz lacrymogènes et tiraient des balles en caoutchouc", se rappelle-t-il. "J'ai été frappé par une des balles en caoutchouc à la main. C'était douloureux et j'ai dû aller chez le docteur pour me la faire enlever. Autres articles avec des tags similaires
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CV, le 14/03/2011