Cantonales : l’UMP adopte la stratégie du caméléon

Mais ils sont où, mais ils sont où les candidats de l’UMP ? “1 000 candidats de droite aux élections cantonales ont oublié de mettre leur sigle UMP sur leur affiche électorale. Aide-les à retrouver le chemin de leur identité“, s’amuse à relever le PCF. Les candidats du parti présidentiel ont la mémoire qui flanche. Une attitude cocasse et hallucinante pour une formation politique qui développait il y a quelques mois la thématique de l’identité nationale.

L’identité nationale, oui. L’identité cantonale, non. Voilà une situation inédite où l’on n’ose plus afficher son affiliation au parti présidentiel préférant s’abriter sous la mention “sans étiquette” avec autant de chances de succès que de se cacher derrière son petit doigt.

Cette stratégie fait l’affaire de tout le monde. Des candidats qui espèrent limiter la casse sur le terrain avec un discours parfois critique sur les actions de la majorité. De l’Elysée qui n’ignore pas que le scrutin sera analysé comme un test politique grandeur nature et qui en conséquence, fait tout pour minimiser les futurs résultats.

Au Château, on pense que les cantonales sont le dernier mauvais coup à prendre avant de tenter de relancer la machine en vue de 2012. Un peu comme un plongeur qui arrivé au fond met le coup de talon pour remonter vers la surface.

Il serait un peu rapide de penser qu’élus et militants UMP lâchent Nicolas sarkozy. Ils tiennent en fait un double discours. En configuration publique, ils font le dos rond et jouent l’amnésie. Dans les cercles de droite ils défendent mordicus leur champion qui a eu le courage de dire tout haut ce qu’ils ont sur le cœur depuis des décennies.

L’UMP by Sarkozy, il y a longtemps que ce n’est plus depuis longtemps un mouvement populaire abusé par des promesses de rupture mais la revanche de la France des riches désormais décomplexée qui détricote au grand jour l’héritage des années Mitterrand.

Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, en est la parfaite illustration. Lors d’un meeting à Marseille il a déclaré que les cantonales sont aussi l’occasion de voir “qui n’a pas honte de porter haut et fort l’étendard de nos valeurs et aussi de notre parti, l’UMP, et ceux qui ont un peu plus de mal à le mettre en haut de l’affiche“.

“Une chose est de porter haut et fort l’étendard de l’UMP quand tout va bien, une autre est de le porter avec la même vigueur quand les temps sont plus difficiles” a lancé dans ce qui ressemble à une mise en garde le député-maire de Meaux.

Discrètement mais assurément, le candidat déclaré pour 2017 a rajouté un caillou dans le jardin de Nicolas Sarkozy. Une façon de dire, qu’avec lui, les militants UMP ne baisseront pas la tête.

Complément :”Le mirage de l’indépendant ” par André Wandoch.

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