Après la Tunisie et Égypte, de l’Algérie au Yémen, en passant par la mystérieuse Saoudie ou par l’imprévisible Libye, le vent de révolte et de la répression continue à souffler sur le monde arabe et ne semble pas s’apaiser !
Certains s’en réjouissent, d’autres sont plus septiques !
Le Maroc pouvait-il échapper à cette vague, que le Web et les médias modernes, contribuent à véhiculer quand ils ne l’amplifient pas?
Surement pas, comme il n’a pas échappé à la vague marxiste-léniniste puis maoïste il y a quelques décennies, puis à la vague islamiste il y a quelques années.
Le Maroc n’est pas une autarcie, fermé sur lui-même.
Mais, sa culture, son histoire, sa géographie et surtout son génie propre lui permettent de réagir de manière spécifique.
Ainsi, le Maroc se trouve à la veille d’une transformation radicale dans sa vie politique, sans passer par les cases redoutées « manifestations de rue » et « répression sanglante ».
Il se trouve que notre pays est face est à une nouvelle donne depuis le discours du souverain du 9 mars.
Qu’on le veuille ou pas, l’initiative du souverain a élargi le champ des réformes politiques de la simple instauration d’une régionalisation aussi avancée soit-elle à une réforme profonde et radicale de la constitution de 1996.
Ce faisant, le souverain a secoué la classe politique et a pris de court les meneurs du 20 février.
L’ampleur des réformes proposées, les modalités de leur préparation et les délais de leur mise en œuvre prouvent que l’idée germait dans l’esprit du souverain depuis un certain temps et qu’elle s’inscrivait dans l’idée qu’il a du Maroc de demain.
Ces propos me vaudront des critiques pour le moins acerbes mais je les assume !
Cette situation – pourtant attendue par beaucoup - ne semble pas pour autant satisfaire tout le monde dans notre pays.
Les forces d’agitation professionnelle tout comme les forces d’inertie et de résistance au changement ont chacun des raisons de ne pas accepter que le changement se fasse de manière sereine et réfléchie.
Ainsi, les événements observés hier à Casablanca sont-ils l’exemple parfait du fonctionnement de ce couple (dans le sens physique et mécanique du terme) diabolique.
Une ou plusieurs organisations politiques ou assimilées décident de manifester sur la voie publique pour on ne sait pas trop pour quelle raison.
Setting ? Marche ? Manifestation ? Occupation de la voie publique ?
Manifester est un droit, certes ! Mais encore faut-il respecter la loi, quelque qu’elle soit !
En face, les forces de l’ordre dont le rôle primordial est de maintenir l’ordre et la sécurité publique !
Mais là aussi, il faut respecter la loi et le droit des citoyens !
Le Maroc a toujours connu des sittings, des marches, des manifestations, qui se déroulent la plupart du temps dans le calme ! Les dérapages ne sont pas rares, ils sont parfois brutaux !
Les questions que je me pose en ce milieu du mois de mars 2011, sont de deux ordres.
En premier lieu, le citoyen lambda que je suis est en droit de savoir POURQUOI et PAR QUI sont organisées ces manifestations, légitimes en temps normal mais peut-être inopportunes dans la conjoncture actuelle ?
En second lieu, le citoyen lambda que je continue d’être est en droit de savoir POURQUOI nos forces de l’ordre et de sécurité, si efficaces et si discrètes dans certains cas, cèdent-elles à la facilité du la violence physique ?
Si certains veulent prendre exemple sur ce qui se passe ailleurs, ils devraient être très circonspects sur la manière de procéder et sur les résultats obtenus.
La violence entraîne la violence, la provocation entraîne la riposte, la riposte entraine l’escalade et l’escalade finit devenir incontrôlable !
L’avenir de notre pays est entre nos mains, ne laissons ni les uns ni autres jouer avec !
Soyons vigilants ! Cela ne signifie pas que nous devons être « immobilistes » !